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Lectio Divina de la fête de la Sainte Famille

Première lecture : Lecture du livre de Siracide 3, 2-6.12-14

Ps 127, 1-2. 3. 4-5

Lecture de la lettre de l’apôtre Paul aux Colossiens 3, 12-21

Évangile de Luc 2, 22-40

Vivre comme d’authentiques foyers à l’image de la famille de Nazareth, tel est le défi que nous lance l’octave de Pâques, une belle fête capable de réveiller la spiritualité et le lien entre parents et enfants, à l’exemple de Jésus, Marie et Joseph.

Cette année, la célébration de la Sainte Famille commémore le 150e anniversaire de son institution par le pape Léon XIII. Cette célébration n’éclaire pas seulement l’histoire, mais aussi l’expérience de la vie familiale aujourd’hui. Vous êtes-vous demandé comment vous vivez votre rôle de mère, de père ou d’enfant dans la mission que Dieu vous a confiée ? Prenez le temps de la prière et de la réflexion.

Dans la première lecture, le texte propose une réflexion sur l’importance de l’amour et du respect des parents. Il nous rappelle qu’honorer les parents est un acte de justice et de gratitude, quelles que soient les circonstances, avec la promesse d’une longue vie et de bénédictions pour les enfants. Il nous invite à réfléchir à la manière dont nous honorons nos parents et leur témoignons de l’amour, ainsi qu’à l’impact que cela a sur la communauté, et à comprendre que l’amour, le respect et la gratitude sont essentiels à la plénitude de la vie.

Le Psaume 127 est un magnifique poème qui nous parle de l’importance de dépendre de Dieu dans tous les domaines de notre vie. Il nous rappelle que nous devons permettre à Dieu d’être le fondement et le guide dans tout ce que nous entreprenons. Sans son aide, nos efforts risquent d’être vains. La confiance dans la protection et les soins de Dieu dans nos vies et dans toute la création. C’est une invitation à faire confiance à la providence en Le plaçant en premier et en ne plaçant pas nos efforts et nos titres et en ne dépendant pas d’eux. Enfin, il y a la prise en charge des enfants comme un don de Dieu, dont il faut s’occuper par amour et responsabilité, et qu’il faut éduquer et préparer à affronter les défis de la vie.

Dans la deuxième lecture, saint Paul commence une exhortation mystique sur les vertus que possèdent tous ceux qui sont choisis par Dieu, en mentionnant l’expression «revêtir», vous imaginez sans doute une robe, un costume, une couverture, parce qu’il reconnaît ainsi la grandeur de se sentir choisi et en même temps ce que cela implique de s’habiller non pas avec des vêtements matériels, mais avec les vertus propres aux enfants de Dieu. Compassion, bonté, humilité, douceur, patience et pardon. Il n’est pas facile de les vivre car notre condition humaine nous rend fragiles, cependant, la prière en tant qu’élément fondamental de la vie de foi permet d’atteindre des chemins insoupçonnés et spirituels. Un exercice simple et pratique qui peut vous aider est mentionné par Paul lui-même : «commencez par rendre grâce pour chaque situation, personne ou événement de votre vie».

Y Finalmente   nos acercamos a un evangelio familiar que relata la fidelidad de José y María al cumplir las prescripciones y leyes de Israel; en este caso, la purificación en el templo refleja una familia piadosa y devota, comprometida a cumplir fielmente lo que el Señor demanda. Sin embargo, enfocémonos en las figuras de José, María y Jesús.

José, un hombre prudente y silencioso, representa la auténtica propuesta de un esposo capaz de asimilar estas virtudes para la vida familiar. María, una esposa laboriosa, trabajadora y orante, encarna la figura de una madre que está atenta al proceso de su familia. Jesús, como bien dice Lucas, crece en sabiduría y gracia; este proceso es propio de los hijos que, a lo largo de la vida, van creciendo y, con la experiencia, reconocen la presencia de Dios.

Actualmente, nos encontramos ante una sociedad con propuestas diversas sobre lo que significa ser familia, pero Jesús, María y José son el SER auténtico de una familia que nunca deja de asumir la vivencia plena, mística y contemplativa de la existencia. Hoy presentan las virtudes propias de una familia cristiana.

Enfin, nous arrivons à un évangile familial qui raconte la fidélité de Joseph et de Marie à accomplir les prescriptions et les lois d’Israël ; dans ce cas, la purification au temple reflète une famille pieuse et dévote, engagée à accomplir fidèlement ce que le Seigneur exige. Mais concentrons-nous sur les figures de Joseph, Marie et Jésus.

Joseph, homme prudent et silencieux, représente la proposition authentique d’un époux capable d’assimiler ces vertus pour la vie familiale. Marie, épouse laborieuse, industrieuse et priante, incarne la figure d’une mère attentive au processus de sa famille. Jésus, comme le dit justement Luc, grandit en sagesse et en grâce ; ce processus est propre aux enfants qui, au cours de la vie, grandissent et, avec l’expérience, reconnaissent la présence de Dieu.

Aujourd’hui, nous nous trouvons dans une société avec des propositions différentes sur ce que signifie être une famille, mais Jésus, Marie et Joseph sont l’ÊTRE authentique d’une famille qui ne cesse d’assumer l’expérience pleine, mystique et contemplative de l’existence. Ils présentent aujourd’hui les vertus d’une famille chrétienne.

S.Johanna Andrea Cifuentes Gómez, tc

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Lectio divina quatrième dimanche de l’Avent

Première lecture. II Samuel 7, 1-5, 8-12, 14, 16. … «Va et fais ce que tu penses, car le Seigneur est avec toi.

Psaume responsorial. Psaume 89, 2-5, 27, 29. … «J’ai scellé une alliance avec mon élu.

Deuxième lecture. Romains 16, 25-27. … «Révélation du mystère gardé secret pendant les siècles éternels.

Évangile. Luc 1, 26-38. «Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole».

Nous sommes arrivés au quatrième dimanche de l’Avent et, avec lui, à la fin du chemin parcouru pour nous préparer à la célébration de la Nativité du Seigneur, nous avons parcouru ce chemin de l’Avent dans le seul but d’arriver prêts à renouveler pour une autre année le plus grand don de Dieu à l’histoire de l’humanité, qui est son propre Fils, l’Emmanuel.  Aujourd’hui, en ce quatrième dimanche de l’Avent, la liturgie nous permet de nous rappeler que Dieu accomplit ses promesses dans le Messie tant attendu.

Dans la première lecture, nous entendons le prophète Nathan annoncer au roi David la promesse de Dieu d’établir une dynastie éternelle pour son peuple. Cette promesse s’est accomplie en Jésus-Christ, qui est le descendant de David.

Le psaume responsorial nous rappelle que Dieu est fidèle à ses promesses et que son amour et sa miséricorde sont éternels.  Dans la deuxième lecture, saint Paul nous parle du mystère du salut révélé par Jésus-Christ.

Mais aujourd’hui, nous nous attarderons tout particulièrement sur l’Évangile. Saint Luc nous raconte l’histoire de l’Annonciation, dans laquelle l’ange Gabriel rend visite à Marie et lui annonce qu’elle sera la mère du Messie. Marie, avec perplexité mais toujours avec une foi profonde, accepte son rôle dans l’histoire du salut.

Au cœur de cette célébration se trouve le rôle crucial joué par Marie. Elle, jeune femme humble et fidèle, a reçu la visite de l’ange Gabriel qui lui a annoncé qu’elle serait la mère du Fils de Dieu et son «oui» a été un acte d’abandon total et de confiance dans le plan divin, un exemple d’obéissance et d’humilité qui a changé le cours de l’histoire.

Le «oui» de Marie nous enseigne que la véritable grandeur réside dans la volonté d’accomplir la volonté de Dieu, même lorsque nous ne comprenons pas pleinement son plan. Son exemple de foi et de détermination à un moment de l’histoire où, en tant que femme, elle était totalement soumise à la garde d’un homme est vraiment déconcertant ; Marie nous inspire en défiant l’ordre social établi de son époque, seulement affirmée dans la certitude que c’est Dieu qui a parlé à son cœur et que Dieu ne ment pas.

 Comme sa confiance est admirable, cette confiance qui nous fait souvent défaut parce qu’il y a une grande différence entre croire en Dieu et croire Dieu : Croire en Dieu et croire Dieu. Sans aucun doute, Marie a cru en Dieu et sa foi a été suffisante pour rendre possible l’événement le plus important de l’histoire : l’Incarnation.

L’Annonciation est une invitation à penser que Dieu veut établir une relation, une rencontre avec nous, qu’il nous envoie des messagers et des messages pour rendre ce lien possible, qu’il s’approche de nos vies d’une manière surprenante et insoupçonnée, sans autre prétention que de trouver nos cœurs prêts comme celui de Marie. 

Il est le Dieu qui se met entre nos mains, à notre portée, qui se fait fragile, défiant les stéréotypes et les images confortables que nous nous sommes faites de lui.

Terminons cette réflexion en citant les paroles du père Eduardo Meana dans sa belle interprétation musicale de «Oh, terre céleste», afin que nous puissions y comprendre le sublime acte d’amour que contient l’incarnation du Fils de Dieu.

Ô Dieu qui t’as attaché avec les cordes du temps

A nos coordonnées, à nos rythmes lents

Au devenir incertain de notre apprentissage

Au fleuve irrégulier de notre croissance

Tu as révélé les profondeurs de notre existence.

Ce qui était à nous était en toi, ce qui était à nous était à toi

L’humain était «plus» – capable de Dieu et sacré

dramatique et sacré, notre «être dans le monde».

L’opaque de la terre en toi était transparent !

L’opaque était capable de ciel et de parole

Et reflétait dans ta chair que nous sommes «terre-ciel» !

Fragments d’infini dans une chair illuminée

Saint baiser de deux mots

Ô Jésus-Christ, ô terre céleste !

Fort tendre, seigneur humain

Divin et nôtre, divin et nôtre

Divin et dépourvu, Dieu génial et le nôtre

Fraternel et vulnérable, exposé aux mal-aimés

Surface concrète de la peau humaine prête

A la lune et au soleil, aux étreintes, aux coups de fouet et aux coups de poing

Ton incarnation est la carte de notre espoir

L’humain, dans ton humanité, s’élève en silence

Le destin et l’émerveillement que ton corps nous raconte

Ce qui est à nous s’inscrit dans Dieu et ce Dieu s’inscrit dans ce qui est à nous

Quel Dieu imprononçable a voyagé pendant la grossesse ?

Sérénité et mystère de la Mère Maid

Mais le Dieu dont le dos vient pour le labeur

Des semailles et des graines, des filets et de la pêche ?

Saint baiser de deux mots

Ô Jésus-Christ, ô terre céleste !

Fort tendre, seigneur humain

Divinement nôtre, divinement nôtre.

Que Dieu avec nous soit le motif le plus vrai qui remplisse nos cœurs de joie en ce nouveau Noël.

 

S. Sandra Milena Velásquez B, TC

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Lectio Divina Troisième dimanche de l’Avent

1ère lecture : Is.61,1-2a.10-11.»Je me réjouis avec le Seigneur et je me réjouis avec mon Dieu», dit Isaïe, «Mon esprit se réjouit en Dieu mon sauveur», dit Marie.

2ème lecture : 1Th 5,16-24 «Réjouissez-vous toujours», dit saint Paul.

Jean 1, 6-8.19-28 : «Je suis la voix qui crie dans le désert : «Aplanissez le chemin du Seigneur»

«Sur le chemin de ce nouvel Avent, nous sommes arrivés au dimanche de la joie, que l’Église appelle «Gaudete», un mot latin qui signifie «réjouissez-vous». Dans le contexte du dimanche de la joie de l’Avent, l’Église l’appelle ainsi pour souligner l’importance de la joie que nous ressentons à l’approche de la célébration de la naissance de Jésus. C’est un rappel que, malgré les difficultés et les défis, il y a toujours des raisons d’espérer et de se réjouir.

Décortiquons, à partir de ces textes de la liturgie, l’invitation à la joie comme toile de fond.

La première lecture, tirée du prophète Isaïe, nous permet de revenir à l’Évangile d’Isaïe :

Rappelons-nous ce texte biblique tiré de l’Évangile de Luc 4, 18-22, lorsque Jésus est venu à la synagogue le jour du Shabbat, a pris le rouleau d’Isaïe, a proclamé ce chapitre que nous avons lu aujourd’hui et qui, dans ses expressions, définit le Messie et son mandat, ratifiant d’abord qu’il est oint par l’Esprit et qu’il a été envoyé pour

  1. apporter la bonne nouvelle aux pauvres
  2. Guérir ceux qui ont le cœur brisé.
  3. Proclamer l’amnistie aux captifs et aux prisonniers de la liberté.
  4. de proclamer l’année de la faveur du Seigneur.

Arrêtons-nous sur cette dernière mission de l’envoi. José Antonio Pagola, théologien et écrivain espagnol, interprète la proclamation par Jésus de «l’année du Seigneur» dans le contexte du jubilé, un concept de l’Ancien Testament. Dans son livre «Jesús, aproximación histórica», Pagola explique que Jésus fait allusion au jubilé, une année sabbatique spéciale célébrée tous les 50 ans, au cours de laquelle la libération des dettes et la restauration des biens étaient proclamées.

Pour Jésus, la proclamation de «l’année du Seigneur» symbolisait un message de libération, de justice et de restauration holistique pour les gens.  Jésus annonçait une transformation profonde de la vie des gens, tant sur le plan spirituel que social, en mettant l’accent sur la miséricorde et l’équité.

Il ne fait aucun doute que l’annonce de la venue du Messie a rempli de joie et d’espérance ses compatriotes, sentiments presque inconcevables à une époque de l’histoire où l’on subissait le joug oppressif de l’Empire romain et de ses alliances (Pax Romana).

La liturgie de ce troisième dimanche de l’Avent poursuit en nous présentant dans le psaume la figure de Marie dans la proclamation du Magnificat, son motif de joie, sa joie la plus profonde : savoir que le Seigneur a regardé l’humilité de sa servante et en elle tous les petits et les simples, les «Anawin» (Pauvres de Yahvé).

Enfin, dans l’Évangile de ce troisième dimanche, nous continuons à identifier en Jean le prophète qui se définit aujourd’hui comme le témoin de la lumière, celui qui, comme le dit le texte biblique, confesse et ne nie pas qu’il n’est pas le Messie. Celui qui prépare le chemin du Seigneur. La voix qui crie dans le désert : «Ouvrez les chemins».

 Il y a quelques jours, Monseigneur Manilla a fait une belle déclaration à ce sujet : «Jean était la Voix, Jésus la Parole».

S. Sandra Milena Velásquez B, tc

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Lectio Divina Deuxième dimanche de l’Avent

Lecture du prophète Isaïe Is 40:1-5. 9-11. «Consolez, consolez mon peuple, dit le Seigneur.

Psaume 84 : «Montre-nous ta miséricorde, Seigneur, et donne-nous ton salut».

 

Deuxième lettre de l’apôtre Pierre, 3, 8-14.

Marc 1, 1-8 : Une voix crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur,

En ce deuxième dimanche de l’Avent, Isaïe concrétise la mission de tout prophète en disant : «Consolez, consolez mon peuple, dit le Seigneur, parlez au cœur de l’homme». Dès la première lecture, il présente Jean de manière intrinsèque, il le définit comme la voix qui crie dans le désert, comme le héraut, le messager. Mais en même temps, il nous révèle sa double mission : d’abord, nous le voyons comme un prophète qui émerge dans un scénario historique compliqué pour nous donner de l’espoir, et plus tard comme un prophète qui exige un changement d’attitude. Mais le plus important est la définition que le prophète et, plus tard, l’évangéliste donneront de lui, en expliquant la raison de sa présence particulière en ce moment : «Une voix qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers».

L’entrée du précurseur, du Messie sur la scène de l’histoire est le thème de l’évangile d’aujourd’hui. Luc nous conduit sur un itinéraire très clair dans lequel il présente la figure de Jean le Baptiste à partir de trois références directes :

Un regard sur le cadre historique dans lequel Jean a commencé son ministère (3,1-2a).

L’Évangile est clair, l’œuvre de Jean et de Jésus s’inscrit dans un contexte historique précis, où se détachent les figures des dirigeants. C’est pourquoi l’intention de ce deuxième dimanche de l’Avent est de noter que Dieu parle à travers son précurseur qui apporte une double annonce, comme nous l’avons déjà dit.  Dieu entre dans l’histoire, il prend notre parti dans les circonstances ordinaires de la vie humaine. Les personnages mentionnés sont directement ou indirectement liés au ministère de Jean et de Jésus ; leurs relations avec les autorités seront conflictuelles. Une confrontation nécessaire mais risquée, telle est la mission de Jean.

Nous connaissons tous l’issue cruelle de la mission de Jean et pourtant l’Évangile ne promeut pas une attitude défaitiste face au pouvoir qui fait taire les prophètes par des méthodes violentes. L’évocation de ces personnages au pouvoir destructeur vise à transmettre une bonne nouvelle : nous ne sommes pas complètement livrés aux pouvoirs historiques, puisque le dernier mot sur le destin du monde revient à Dieu, le Seigneur de l’histoire. Avec la venue de Jésus, dont Jean-Baptiste prépare le chemin, Dieu brise le cycle de fer et le cours inamovible des forces historiques qui oppriment l’être humain en accaparant tout, comme nous le verrons plus en détail le troisième dimanche de l’Avent. Jésus et le dernier des prophètes entrent donc dans la scène étroitement liée à cette histoire.

La présentation de la vocation du prophète (3,2)

Jean est la voix qui crie dans le désert et il vaut la peine de s’arrêter sur ce symbolisme : le «désert» nous renvoie aux origines du peuple d’Israël dans l’exode et nous ramène même aux débuts de l’histoire. Le désert évoque l’aridité, la solitude, l’anonymat, la peur, le manque, le désespoir. Nous y frôlons la mort. Le désert est le lieu où, si vous criez, personne ne vous entend ; où, si vous vous effondrez épuisé sur le sable, il n’y a personne pour vous soutenir.

Que signifie alors écouter la voix de Dieu dans le désert, la proclamer aussi dans le désert ? Cela signifie que nous devons entendre l’inaudible et proclamer l’indicible, en surmontant tous les obstacles qui frustreraient notre mission et réduiraient au silence notre proclamation.

Et enfin un résumé de l’essence de la mission prophétique de Jean (3,3-6).

Notre époque n’est pas différente de celle de Jean, nous avons toujours un profond besoin de conversion, et la conversion signifie revenir en arrière pour retracer nos faux pas et affermir nos pas sur le bon chemin. Jean a préparé le chemin du Seigneur, plus par sa vie que par ses paroles, en s’efforçant de ne jamais tomber dans l’autoréférentialité et en donnant à Jésus la place qui lui revient, d’abord dans sa propre vie et ensuite dans l’histoire. Préparer le chemin, c’est tout préparer pour ceux qui, par le même chemin, arriveront à la destination attendue, et cela doit nous faire réfléchir : comment avançons-nous sur ce chemin, qui est la vie elle-même ? Nos empreintes serviront-elles de référence aux autres pour arriver à une destination unique, qui est l’amour, ou au contraire, nos empreintes les conduiront-elles sur des chemins confus et erronés ? Savons-nous discerner le chemin à suivre ou avançons-nous à tâtons dans la vie ? Dieu ne reporte pas ses promesses, comme nous l’avons entendu dans la deuxième lecture, il est venu sur notre terre, dans notre histoire, dans notre famille. Dans quelle mesure notre certitude est-elle profonde et sous quelles présences quotidiennes reconnaissons-nous Dieu avec nous ?

Soyons reconnaissants pour ces présences et validons-les dans notre propre histoire. Maranatha !

S. Sandra Milena Velásquez B, tc

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Lectio Divina, premier dimanche de l’Avent.

Isaïe 63, 16b-17.19b ; 64, 2b-7 : Si tu pouvais fendre les cieux et descendre !

Psaume 79 : O Dieu, rétablis-nous, fais briller ta face sur nous et sauve-nous !

1 Corinthiens 1, 3-9 : Nous attendons l’apparition de Jésus Christ.

Marc 13, 33-37 : Veillez à ce que le maître de maison vienne.

 

Aujourd’hui, nous commençons une nouvelle année liturgique et, avec elle, nous renouvelons notre enthousiasme et notre espérance.

Quel meilleur mot pour définir l’Avent que celui d’espérance ?

Qui n’a pas ressenti que la liturgie de l’Avent est un air de renouveau qui remplit nos cœurs de joie et de consolation ?

Dans la liturgie de ce premier dimanche de l’Avent, nous commençons par nous situer vers la fin du livre d’Isaïe, qui est un recueil d’oracles de différents prophètes tout au long de l’histoire d’Israël. Le passage que nous lisons aujourd’hui appartient au «Troisième Isaïe» (Is 56-66), qui a vécu à une époque difficile de reconstruction après l’exil, ce qui se reflète dans ses paroles pleines d’émotions intenses, allant jusqu’aux pleurs.

Dans la première lecture, Isaïe exprime un cri d’attente, une aspiration, un désir profond et sincère : «Voudrais-tu déchirer les cieux et descendre ! Il représente le désir le plus profond du peuple d’Israël d’être habité par le Messie, mais la voix du prophète révèle et met en question le double langage d’un peuple qui attend et qui, ce faisant, ne prépare pas le chemin pour sa venue ; contaminé par l’injustice, un péché totalement méprisable aux yeux de Yahvé, parce qu’il va à l’encontre de l’éthique du peuple, de l’alliance du Sinaï, de la promesse d’être le peuple de Dieu, il va à l’encontre de l’alliance, non seulement conclue avec lui, mais plus encore entre eux.

Cette teinte eschatologique de la première lecture nous met en alerte, surtout si nous reconnaissons que nous sommes ce même peuple, le peuple de l’alliance, et que nous contournons souvent nos choix de conscience en désirant sa présence dans nos vies et en transgressant l’engagement à l’unité et à la justice que nous avons contracté.

Les dernières paroles du prophète Isaïe actualisent les premières pages de la Genèse. Elles soulignent la figure de Dieu comme Père, créateur et restaurateur de la vie : «Toi, Seigneur, tu es notre Père»…. «Tu es toujours notre Père».

Cette image renouvelle l’espérance. La venue de Dieu exige également une volonté de s’approcher de lui. La prière qui reconnaît la douleur, recherche le pardon et chante l’espoir est le moyen de le rencontrer. Elle vient du cœur, avec la certitude que Dieu se soucie profondément de notre situation et qu’il viendra à nous, comme il l’a fait dans le passé. Ce passage a des implications dans le Nouveau Testament. La naissance de Jésus à Noël accomplit la prophétie d’Isaïe : les cieux s’ouvrent et, en Jésus, Dieu rencontre l’humanité. Il reviendra à la fin des temps, comme Jésus le fait savoir à ses disciples dans la parabole de l’Évangile.

Le psalmiste intervient en criant à la restauration et invoque humblement Dieu en disant : «Ô Dieu, restaure-nous, fais briller sur nous ton visage et sauve-nous».

La deuxième lecture, tirée de la première lettre aux Corinthiens, nous rappelle que Dieu est fidèle et qu’en nous appelant à la communion avec son Fils, il veut que nous soyons irréprochables dans l’amour, en nous assurant qu’il ne nous manque aucun don pour parvenir à cette communion. Comme Benoît XVI nous l’a dit dans son encyclique Dieu est amour, «l’amour peut être commandé parce qu’il a d’abord été donné». (14)

Enfin, Marc dans l’Evangile nous rappelle que la préparation de la venue du Seigneur exige une attitude permanente de vigilance car nous ne connaissons ni le jour ni l’heure.

Le verbe «veiller» apparaît dans la parabole à quatre reprises. Mais qu’implique exactement le commandement de Jésus de «veiller» ? Le mot grec «gregoreo» signifie d’abord «être éveillé». Toutefois, cela ne signifie pas que les disciples ne peuvent pas dormir (physiquement, ce serait impossible). Dans ce contexte, les disciples doivent être vigilants et attentifs pour reconnaître la venue du Seigneur à un moment incertain.

Il s’agit d’un appel à un réveil plus profond. Ne pas dormir peut s’exprimer ainsi : nous devons être vigilants dans l’obscurité de l’histoire, avec toute notre existence concentrée sur la suite de Jésus si nous voulons être témoins de la venue du Royaume, car nous risquons de l’oublier, lui et ses enseignements, puisqu’il n’est pas visiblement présent. Les serviteurs «vigilants» sont ceux qui sont toujours prêts à recevoir et à répondre.

Que le Seigneur nous trouve éveillés et qu’il dirige la part qu’il nous a confiée avec amour, dignité et justice. Que nos œuvres, plus que nos paroles, réparent tous les signes de douleur, de contradiction et d’injustice qui existent dans notre monde, ceux que nous avons nous-mêmes provoqués et ceux que, même si nous ne les avons pas provoqués, nous pouvons réparer. N’oublions pas que, comme François d’Assise et Luis Amigó, conscients de leur mission, nous sommes appelés à être opérationnels, proactifs et dynamiques, et surtout à écouter la voix du Seigneur qui, par la puissance de son esprit, inspire chacune de nos paroles et de nos actions.

Célébrons l’espérance qui nous remplit de certitude et nous pousse à aller de l’avant ! L’Avent nous invite à renouveler notre confiance dans le salut à venir, à nous libérer du désenchantement et à attendre avec joie la venue du Seigneur. Par l’écoute priante de la Parole, laissons notre prière nous conduire à crier : «Viens, Seigneur Jésus !».

Sandra Milena Velásquez Bedoya