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Lectio Dimanche 11 février 2024

SIXIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE, CYCLE B

  • Dans la première lecture (Lévitique 13, 1-2. 44-46), nous découvrons la terrible existence des lépreux dans le judaïsme de l’Ancien Testament. Le lépreux était déclaré impur par le prêtre et devait vivre isolé en dehors du camp.
  • Le Psaume responsorial (Psaume 31) nous montre un Dieu miséricordieux qui efface nos fautes. Tout comme le lépreux avoue sa maladie, nous devons nous aussi reconnaître nos fautes et nous tourner vers le Seigneur pour qu’il nous pardonne.
  • Deuxième lecture (1 Corinthiens 10:31-11:1), Paul nous exhorte à suivre l’exemple du Christ. En suivant ses normes chrétiennes, nous pouvons refléter la compassion et la miséricorde de Dieu dans notre vie quotidienne.
  • Évangile selon Marc (1:40-45). Dans ce passage, Jésus rencontre un lépreux qui vient à lui avec humilité et supplication : «Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier». La réponse de Jésus est émouvante : «Je le veux, sois purifié» et le réintègre dans la vie de son peuple.

Un nouveau jour commence et nous nous réveillons à l’aube pour écouter et contempler, deux choses fondamentales pour s’approcher de Dieu et de sa volonté. L’écoute implique d’être attentif, réceptif et prêt à obéir. La contemplation implique l’admiration, la gratitude et la louange. Ces deux attitudes nous aident à entrer en communion avec Dieu et avec les autres.

L’écoute.

L’Évangile relate le dernier passage du chapitre 1 de l’Évangile selon Marc, aux versets 40-45, intitulé » La guérison d’un lépreux «. Je vous invite à décomposer le texte, ce qui nous permettra de faire partie de la scène, d’imaginer, d’écouter et d’engager le reste des sens. Nous trouvons Jésus à la sortie d’un village (Mc 1,40), il rencontre un lépreux qui demande à être guéri si telle est sa volonté (Mc 1,40b), Jésus exprime son désir de le voir guérir (Mc 1,41), il l’envoie accomplir le commandement de Moïse pour que sa santé soit établie (Mc 1,44) et les gens viennent à lui de partout (Mc 1,45).

Réfléchir.

Dans la réflexion sur ce passage, le contexte est important. Selon la loi juive, le prêtre était celui qui pouvait déclarer une personne impure, laquelle était dès lors exclue de la vie sociale et religieuse de son peuple et devait aller vivre à la périphérie de la ville parmi d’autres malades et possédés. C’est dans ce contexte que nous trouvons un homme lépreux qui vient à Jésus en portant en lui la marginalisation, l’exclusion, la répudiation, l’indignité, la crainte d’être rejeté par Dieu, et avec la faiblesse de celui qui a banni de lui toute raison de vivre, il se remet entre les mains de Jésus sans exigences : » Si tu le veux, tu peux me purifier «.

Jésus a compassion (Mc 1,41a) il s’approche, il ne reste pas indifférent, il se laisse impliquer et blesser par la douleur, par la maladie de celui qu’il rencontre sur la route ; il le touche de la main (Mc 1,41b) il ne se retourne pas, son but est l’homme, pour guérir ses blessures ; Et il lui dit (Mc 1,41c) «Je veux, sois purifié», paroles qui le réintègrent non seulement à la vie sociale mais aussi à la vie religieuse de sa communauté, alors Jésus l’envoie (Mc 1,44b) comme le prévoit la Loi, va te présenter au prêtre pour qu’il soit constaté devant tous que tu as été purifié de ta maladie.

Invitation.

Le Seigneur vous attend dans les périphéries où vous apprenez à regarder la vie en plusieurs couleurs, où la vie fait mal, où il n’y a que des égaux et où vous pouvez sentir votre vulnérabilité, découvrir votre propre désespoir, mettre votre cœur à nu, ne pas être une apparence, vous réconcilier avec vous-même, avec les autres, construire des ponts, donner et recevoir de la miséricorde.

Pour aborder la conversion personnelle et pastorale implicite dans ce passage biblique, il est important de répondre à ces questions :

  • Qui sont les lépreux d’aujourd’hui ?
  • As-tu une lèpre qui t’empêche de vivre en fraternité, réconcilié et plein d’espérance ? Aujourd’hui, tu peux demander à Jésus d’être purifié.
  • Quelles sont les périphéries où tu peux rencontrer le Seigneur ?

Intention.

Dans le contexte de la contemplation, nous demandons au Seigneur de le voir pour le connaître intérieurement, l’aimer, accepter sa volonté et rafraîchir la mémoire de notre propre histoire de salut.

 

S. Mariulis Grehan, tc

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Lectio Dimanche 4 février 2024

Première lecture: Job 7,1-4.6-7. Le livre de Job nous présente le drame d’un homme juste qui souffre sans raison apparente et qui interroge Dieu sur la raison de sa situation. Dans ce passage, Job exprime son angoisse et son désespoir face à une vie qui lui devient insupportable.

Psaume responsorial: Ps 146,1-6. Le psaume oppose l’attitude de Job à celle du psalmiste, qui loue Dieu pour sa bonté et sa puissance. Le psaume nous rappelle que Dieu est le créateur et le soutien de tout ce qui existe, et qu’il prend particulièrement soin des pauvres et des affligés.

Deuxième lecture: 1 Corinthiens 9:16-19,22-23. L’apôtre Paul partage avec nous son expérience de prédicateur de l’Évangile, qui n’est pas pour lui une source d’orgueil, mais une obligation et une vocation. Paul fait tout pour tout le monde, s’adaptant aux différentes circonstances et personnes, afin de les gagner au Christ.

Évangile: Marc 1,29-39. L’évangéliste Marc raconte le début de l’activité publique de Jésus en Galilée, où il accomplit des signes de guérison et de délivrance, et où il se retire pour prier dans des lieux solitaires. Jésus montre sa compassion pour les malades et les possédés, et sa fidélité à la volonté du Père, qui l’envoie prêcher le Royaume de Dieu.

Un nouveau jour commence et nous nous réveillons à l’aube pour écouter et contempler, deux choses fondamentales pour s’approcher de Dieu et de sa volonté. L’écoute implique d’être attentif, réceptif et prêt à obéir. La contemplation implique l’admiration, la gratitude et la louange. Ces deux attitudes nous aident à entrer en communion avec Dieu et avec les autres.

L’écoute

Nous abordons une journée avec le Maître où la vie quotidienne est tissée de célébration, de service, de fraternité, de prière, de miséricorde et de mission, comme nous le montre l’Évangile proposé à la contemplation ce jour : Mc 1, 29 ils quittent la synagogue (Célébration) ; Mc 1, 30 pour rencontrer la belle-mère malade de Pierre (Service) ; Mc 1, 31 dans la maison de Pierre Jésus guérit sa belle-mère qui se met à les servir (Fraternité) ; Mc 1, 32 le soir il guérit les malades qui se pressent à la porte (Miséricorde) ; Mc 1, 35 au petit matin, il se retire en silence pour être avec le Père (Prière) et face à l’agitation des gens qui le cherchent à l’aube, il répond à ses disciples : allons ailleurs (Mission) Mc 1, 38 . 

Chacune de ces paroles nous montre une facette de l’amour et du don de soi de Jésus et nous invite à l’imiter dans notre réalité concrète.

Contempler

Nous pourrions continuer à réfléchir et à approfondir chaque geste de Jésus à partir des six mots qui décrivent sa journée, mais il y a un détail qui nous aide à entrer dans le cœur de Dieu et à être avec lui, ce qui est le but de tout espace de prière. Nous regardons le verset Mc 1, 31 et voyons comment Jésus ne fait pas seulement des miracles, mais aussi la manière particulière dont il se lie avec confiance et prédilection aux malades qu’il guérit ; il s’approche d’eux, les prend par la main et les relève. Plus loin dans le récit, il parle d’autres guérisons, mais celle-ci en particulier caractérise les gestes de Jésus qui sont ceux du Père. Nous nous demandons ce que la belle-mère de Pierre a pu voir ou ressentir ? Il n’y a pas eu de mots, nous savons seulement que les yeux et les mains de Jésus se sont connectés à sa faiblesse et que, dans ses gestes, la femme a trouvé la force et le soutien qui lui ont permis de se redresser pour accueillir, soigner et servir Jésus et les disciples.

Il y a une autre réalité implicite dans cet Évangile, et bien qu’elle ne soit pas pleinement exposée, elle naît comme une conséquence irréfutable, et c’est que toute personne qui rencontre Jésus et le visage du Père ne peut pas taire la joie du salut, l’annonce de ce qui a été vécu, le battement du cœur fait de mots. Ce fut une réalité pour la belle-mère de Pierre, sa guérison l’a focalisée, lui a donné du pouvoir et a fait d’elle un sacrement de Dieu, témoignant par sa vie de la joie d’avoir retrouvé l’Espérance et le sens de la vie. Non seulement elle a ouvert les portes de sa maison à Dieu et servi Jésus, mais elle a aussi annoncé, invité et accueilli ses voisins. Cela nous indique que Jésus n’a pas seulement restauré sa santé physique, mais qu’il lui a aussi donné une nouvelle vie spirituelle. Cette incorporation de la belle-mère de Pierre nous met au défi de renouveler notre foi et notre engagement, car écouter le Maître implique la volonté d’apprendre de lui, de suivre ses enseignements et de faire sa volonté. Se laisser regarder implique de reconnaître sa présence, son amour et son action dans notre vie et dans celle des autres.

Invitation:

Celui qui écoute ne peut rester silencieux. Retrouvez votre joie, écoutez le Maître et laissez-vous aller à son regard. Jésus a croisé le regard du Père et sa manière de vivre nous aide à nous remettre en question :

  • La prière est-elle le lieu où tu trouves la force, la consolation et l’impulsion pour vivre la mission ?
  • L’abandon de Jésus dans le quotidien de la vie anime-t-il votre vie quotidienne et est-il nécessaire pour vous de vivre la célébration, la prière, la fraternité, la miséricorde, le service, la mission comme des aspects que nous ne pouvons pas négliger si nous voulons suivre l’exemple de Jésus ?
  • Que pensez-vous de l’affirmation «Celui qui écoute Jésus ne peut pas rester silencieux» ?

Intention:

Demandez au Père, par l’intercession de Jésus-Christ, qu’au cours de cette semaine vous puissiez sentir sa voix vous sortir de la fièvre et que la joie de la rencontre avec lui et l’intimité avec le Père vous apportent réconfort et espérance.

S. Mariulis Grehan, tc

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Lectio Dimanche 28 janvier

Évangile : «Que vous écoutiez sa voix aujourd’hui».

En ce quatrième dimanche du temps ordinaire, nous sommes confrontés aux caractéristiques propres à la prophétie et, par conséquent, à l’autorité que Jésus possède en tant que Fils de Dieu. Nous observons l’équilibre dont il fait preuve entre ce qu’il est, ce qu’il pense et ce qu’il fait.

Première lecture : Deutéronome 18,15-20

Deuxième lecture : 1 Corinthiens 7, 32-35

Évangile : Marc 1, 21-28

Première lecture : Deutéronome 18, 15-20

La lecture du Deutéronome contient les paroles de Moïse adressées au peuple d’Israël. Moïse communique la promesse divine de susciter un prophète comme lui parmi les Israélites. De nombreux chrétiens voient dans cette prophétie une référence messianique à Jésus-Christ, prophète suprême et médiateur entre Dieu et l’humanité. Ce passage nous rappelle l’importance d’être attentif à la guidance divine dans nos vies, d’écouter et de suivre les enseignements que Dieu nous donne par divers moyens, y compris les Écritures et ceux qu’il suscite en tant que messagers. L’avertissement concernant le faux prophète souligne l’importance de discerner entre les authentiques messagers de Dieu et ceux qui cherchent à tromper. Dans un monde rempli de voix et de messages différents, il est vital de rechercher la vérité et les conseils de Dieu, en restant fidèle et en évitant d’être trompé par des doctrines tape-à-l’œil et étranges.

Deuxième lecture : 1 Corinthiens 7:32-35

Dans la lecture de l’épître aux Corinthiens, l’apôtre Paul donne son avis sur la situation matrimoniale et sur la manière de mener une vie axée sur le service de Dieu. Il souligne que ceux qui ne sont pas mariés peuvent consacrer plus de temps et d’énergie aux choses du Seigneur plutôt que de partager leur attention entre les responsabilités familiales et les soucis du monde. Paul ne rejette pas le mariage, mais souligne que le célibat permet une approche plus ciblée du service de Dieu. Ce texte nous invite à considérer l’importance de nos priorités dans la vie et à rechercher le juste équilibre entre nos responsabilités quotidiennes et notre engagement envers Dieu, que ce soit dans le mariage ou dans le célibat. La clé réside dans la manière dont nous utilisons nos vies pour honorer Dieu et servir les autres de la meilleure façon possible.

L’Évangile

 «Cet enseignement avec autorité est nouveau» (Mc 1,27).

Le début de la vie publique de Jésus souligne l’autorité avec laquelle il enseigne, guérit et expulse ce qui perturbe la vie humaine. Son enseignement rompt avec les prototypes traditionnels des lois et les méthodes des scribes. Jésus utilise une méthode pédagogique familière, mais pleine d’autorité, non seulement parce qu’il est le Fils de Dieu, mais aussi en raison de l’équilibre dont il fait preuve dans ses pensées et ses actions. Enseigner implique sacrifice, équilibre, persévérance, témoignage, recherche et, surtout, vivre selon l’Évangile. Jésus, le grand maître, a enseigné avec une autorité divine et humaine. Son enseignement a pris tout son sens grâce à l’équilibre qui s’est manifesté dans sa vie.

Le fruit :

Demandez au Seigneur de vous permettre d’enseigner par votre vie les valeurs de l’Évangile et de chasser par l’expérience de la foi tout ce qui tourmente l’âme.

S. Johanna Andrea Cifuentes Gómez, tc

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Lectio Dimanche 21 janvier

Le Royaume de Dieu n’est pas une utopie, c’est une relation

Introduction

 Nous célébrons aujourd’hui dans notre Église le troisième dimanche du temps ordinaire ; ce dimanche, en tant que catholiques, nous célébrons la journée de la Parole de Dieu, c’est-à-dire la manière dont le Seigneur nous parle à travers la Sainte Écriture et nous exhorte à une vie chrétienne éclairée par sa Parole.

Première lecture : Lecture de la prophétie de Jonas 3, 1-5. 10

Deuxième lecture : Lecture de la première lettre de l’apôtre Paul aux Corinthiens 7, 29-31.

Évangile : selon Marc 1, 14-20

 Dans la première lecture de la prophétie de Jonas, Dieu envoie son prophète à la ville de Ninive pour l’inviter à se convertir, tout comme Dieu continue d’envoyer des prophètes parmi son peuple, l’Église, pour l’encourager à changer concrètement de mode de vie. Le premier grand prophète parmi nous est sans aucun doute les Saintes Écritures, où nous trouvons une nourriture spirituelle quotidienne et une exhortation à trouver le vrai bonheur. Ninive a eu besoin de Jonas pour que Dieu lui parle, nous avons besoin des frères pour que Dieu parle à nos cœurs. Regardons nos vies, comme l’ont fait les habitants de Ninive, et faisons le premier pas en acceptant que nous devrons toujours changer quelque chose dans nos vies, ouvrons-nous pour être attentifs au changement.

Dans la deuxième lecture, nous sommes confrontés à un texte eschatologique typique des premières communautés chrétiennes, mais l’affirmation et la foi demeurent dans la mesure où elles nous permettent de faire confiance à l’éternel, parce que tout est éphémère et limité dans le temps ; il est donc urgent que nous recherchions un style de vie d’abandon total au Seigneur à partir de la vocation à laquelle nous avons été appelés, parce que toutes nous conduisent à Dieu.

L’Évangile de Marc présente la vie publique de Jésus et, avec elle, la prédication emphatique qu’il fait sur le Royaume de Dieu, ratifiant non seulement ce qui est essentiel mais aussi ce que cela implique d’assumer et de vivre le Royaume de Dieu. Le Royaume fait l’objet de différentes interprétations, mais je voudrais me concentrer sur ce qu’implique le fait de vivre le Royaume de Dieu. Il s’agit précisément de la Relation. Au milieu de ses discours, Jésus ne voulait rien d’autre que l’humanité apprenne à aimer, ce qui implique de savoir entrer en relation et même d’apprendre à découvrir dans l’autre la présence divine de Dieu, c’est cela le Royaume, une relation permanente avec l’autre. La deuxième partie du texte présente l’appel fort de Jésus à aller chercher de nouvelles âmes et à les unir à la vérité du Royaume, puisqu’il dit : «Venez à ma suite et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes». Il s’agit d’une expression chargée d’engagement, qui implique de marcher vers un but, en dirigeant son regard uniquement vers LUI. Comme le dit la vierge et martyre, si vous dites «oui» à son «suivez-moi», alors nous sommes à lui et la voie est libre pour que sa vie divine passe en nous (Edith Stein).

Fruit : Demandez au Seigneur de vous donner la grâce d’aspirer à l’éternel, de suivre le vrai, de témoigner et surtout d’être un artisan du Royaume en tant que chrétien.

 

S. Johanna Andrea Cifuentes Gómez, tc

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Lectio Divina du 14 janvier

Suivre le Christ sur le double chemin de l’appel et de la réponse

«Parle, Seigneur, ton serviteur écoute».

L’expérience du cheminement avec Jésus prend la forme d’un appel et d’une réponse propre à celui qui reçoit l’appel. Il s’agit donc d’un chemin à double sens qui implique l’écoute et la réponse, même avec les peurs inhérentes à l’existence.

Première lecture : du premier livre de Samuel 3, 3b-10. 19

Deuxième lecture : de la première lettre de l’apôtre Paul aux Corinthiens 6, 13c-15a. 17-20

Évangile selon Jean 1, 35-42

L’expérience de Samuel représente la réponse constante de l’humanité aux divers appels de la vie. Nous sommes confrontés à diverses voix qui nous pressent de vivre d’une certaine manière, et nous courons à la recherche d’une réponse. Cependant, Samuel, malgré ses tentatives, ne parvient pas à identifier la voix du Seigneur jusqu’au troisième appel et avec les conseils d’Eli. La réponse de Samuel est docile, attentive et ouverte. Pour découvrir l’authenticité de l’appel divin, il faut reconnaître la voix de celui qui parle et écouter. L’écoute divine est une vertu difficile à cultiver dans un monde bruyant et plein de voix fortes. Malgré cela, Samuel, par la docilité de son cœur, répond : «Parle, Seigneur, car ton serviteur écoute». La docilité et le silence intérieur deviennent ainsi des tâches essentielles pour répondre avec certitude et fidélité à la vocation et au rêve que Dieu a préparés pour ceux qu’il aime.

Première lettre de l’apôtre Paul aux Corinthiens 6, 13c-15a. 17-20

«Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres du Christ ? Celui qui s’attache au Seigneur n’est qu’un seul esprit avec lui». La conception chrétienne du corps repose sur le fait qu’il est considéré comme le tabernacle de l’esprit. Cette perspective confère au corps une valeur sacrée en lui permettant de manifester la présence divine à travers ses actions. Dans une culture obsédée par l’apparence physique et les normes de beauté, une vision chrétienne du corps implique une attention équilibrée aux besoins et aux plaisirs fondamentaux. L’enseignement de saint Paul souligne que le corps peut devenir une expression de la glorification du Seigneur, ce qui implique d’en prendre soin, de l’aimer, de le respecter et de l’apprécier. Il est essentiel d’approfondir la théologie du corps et les réflexions de saint Jean-Paul II afin d’acquérir une nouvelle compréhension de la sexualité et de l’amour.

Évangile selon Jean 1:35-42

«Il leur dit : «Venez et voyez».

L’expérience de l’appel se traduit par une réponse à la recherche humaine du bonheur et du sens de la vie. L’appel d’André et de Jean reflète les caractéristiques de l’appel de Jésus, qui enseigne, accompagne et séduit avec quelques mots profonds venant du cœur. Chaque personne a des quêtes différentes dans la vie, certaines répondant à des histoires personnelles, à des situations complexes, à des désirs et à des rêves. La rencontre de Jésus avec ces disciples manifeste le désir divin de rencontrer ceux qui cherchent des réponses. L’appel du Christ présente de nouvelles façons de penser, d’agir et d’entrer en relation. Saint Ambroise de Milan nous exhorte à chercher le Christ non pas avec des pas corporels, mais avec la disposition de l’âme et la contemplation du cœur, ce qui implique une foi profonde et une âme capable d’aspirer à l’éternel à partir de la terre.

Fruit : Demande au Seigneur de faire de toi un contemplatif de la vie, capable d’écouter les appels qu’il te lance pour vivre pleinement la suite proposée par Jésus-Christ.

S. Johanna Andrea Cifuentes Gómez, tc

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Lectio Divina Baptême du Seigneur

Redécouvrez l’ÊTRE vertueux que vous avez reçu par l’Esprit Saint.

«Celui sur qui vous voyez l’Esprit descendre et demeurer, c’est celui qui baptise dans l’Esprit Saint » (Jean 1, 33).

Première lecture : Lecture du livre d’Isaïe 42, 1-4. 6-7

 Deuxième lecture : extrait des Actes des Apôtres 10, 34-38

Évangile selon Marc 1, 7-11

«Regardez mon serviteur, que je soutiens, mon élu, que je préfère. J’ai mis sur lui mon esprit».

Comme un écho de l’Épiphanie, nous célébrons aujourd’hui le baptême du Seigneur, sa manifestation publique : «Voici mon serviteur, que je soutiens, mon élu, que je préfère». La prophétie est un mode de vie authentique, fondé sur le choix du Seigneur dès le sein maternel, comme l’exprime Isaïe dans son appel. Identifier les actions de l’Esprit demande du discernement et de la prière, tout comme comprendre les œuvres du Royaume. Il est essentiel de reconnaître dans quelle mesure nous assumons le choix d’être choisis par Dieu et, à partir de cette mission, d’assumer notre être chrétien. Si l’Esprit du Seigneur est sur vous, vos décisions, vos actions et vos pensées seront orientées vers la proclamation de la vérité de Celui qui vous donne la sagesse.

Dans la deuxième lecture… «Il est clair que Dieu ne fait pas de distinctions ; il accepte ceux qui le craignent et pratiquent la justice, quelle que soit leur nation».

L’une des plus belles caractéristiques de notre Dieu est la grandeur de sa miséricorde et de son cœur qui lui permet d’aimer tous ses enfants sans réserve. Notre objectif sur terre est d’atteindre un cœur comme celui du Père, une tâche difficile mais qui trace un chemin de configuration avec le Seigneur. Si vous réfléchissez à votre cœur, dans quelle mesure avez-vous progressé dans l’amour sans distinction, sans préjugé et sans critique ?

Dans l’Évangile, nous entendrons la voix du Père : «Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j’ai mis toute mon affection».

Le baptême de Jésus révèle la pleine identité divine qui lui a été donnée en tant que Fils de Dieu, manifestant de manière authentique les dons de l’Esprit dans la vie humaine. Comme l’a affirmé saint Cyrille, «les premiers fruits et les dons accordés à l’humanité se sont d’abord manifestés dans l’humanité du Sauveur». À partir de cette affirmation, nous pouvons réfléchir aux dons accordés au Fils de Dieu dans son humanité et redécouvrir le sceau authentique que nous donne le baptême. L’identité de Jésus est fondée sur les principes évangéliques ; par conséquent, l’amour et la charité sont la boussole des décisions et des actions, et la vérité et la justice sont des critères d’opinion, d’observation et d’analyse. Face au sceau du baptême qui nous donne la foi et l’identité de Jésus comme aboutissement parfait pour agir, être et décider, se présente la vie authentique d’un croyant qui ne vit pas les vertus et les dons par lui-même, mais par la GRÂCE de l’Esprit. L’exercice des vertus et des dons de l’Esprit Saint nous permet de grandir dans l’authenticité, la vérité, la justice et la sainteté. Comment assumez-vous cette identité d’enfant de Dieu qui implique de transformer votre faiblesse en don et en grâce pour vivre avec vos frères et sœurs ?

S. Johanna Andrea Cifuentes Gómez, tc

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Lectio Divina de la fête de la Sainte Famille

Première lecture : Lecture du livre de Siracide 3, 2-6.12-14

Ps 127, 1-2. 3. 4-5

Lecture de la lettre de l’apôtre Paul aux Colossiens 3, 12-21

Évangile de Luc 2, 22-40

Vivre comme d’authentiques foyers à l’image de la famille de Nazareth, tel est le défi que nous lance l’octave de Pâques, une belle fête capable de réveiller la spiritualité et le lien entre parents et enfants, à l’exemple de Jésus, Marie et Joseph.

Cette année, la célébration de la Sainte Famille commémore le 150e anniversaire de son institution par le pape Léon XIII. Cette célébration n’éclaire pas seulement l’histoire, mais aussi l’expérience de la vie familiale aujourd’hui. Vous êtes-vous demandé comment vous vivez votre rôle de mère, de père ou d’enfant dans la mission que Dieu vous a confiée ? Prenez le temps de la prière et de la réflexion.

Dans la première lecture, le texte propose une réflexion sur l’importance de l’amour et du respect des parents. Il nous rappelle qu’honorer les parents est un acte de justice et de gratitude, quelles que soient les circonstances, avec la promesse d’une longue vie et de bénédictions pour les enfants. Il nous invite à réfléchir à la manière dont nous honorons nos parents et leur témoignons de l’amour, ainsi qu’à l’impact que cela a sur la communauté, et à comprendre que l’amour, le respect et la gratitude sont essentiels à la plénitude de la vie.

Le Psaume 127 est un magnifique poème qui nous parle de l’importance de dépendre de Dieu dans tous les domaines de notre vie. Il nous rappelle que nous devons permettre à Dieu d’être le fondement et le guide dans tout ce que nous entreprenons. Sans son aide, nos efforts risquent d’être vains. La confiance dans la protection et les soins de Dieu dans nos vies et dans toute la création. C’est une invitation à faire confiance à la providence en Le plaçant en premier et en ne plaçant pas nos efforts et nos titres et en ne dépendant pas d’eux. Enfin, il y a la prise en charge des enfants comme un don de Dieu, dont il faut s’occuper par amour et responsabilité, et qu’il faut éduquer et préparer à affronter les défis de la vie.

Dans la deuxième lecture, saint Paul commence une exhortation mystique sur les vertus que possèdent tous ceux qui sont choisis par Dieu, en mentionnant l’expression «revêtir», vous imaginez sans doute une robe, un costume, une couverture, parce qu’il reconnaît ainsi la grandeur de se sentir choisi et en même temps ce que cela implique de s’habiller non pas avec des vêtements matériels, mais avec les vertus propres aux enfants de Dieu. Compassion, bonté, humilité, douceur, patience et pardon. Il n’est pas facile de les vivre car notre condition humaine nous rend fragiles, cependant, la prière en tant qu’élément fondamental de la vie de foi permet d’atteindre des chemins insoupçonnés et spirituels. Un exercice simple et pratique qui peut vous aider est mentionné par Paul lui-même : «commencez par rendre grâce pour chaque situation, personne ou événement de votre vie».

Y Finalmente   nos acercamos a un evangelio familiar que relata la fidelidad de José y María al cumplir las prescripciones y leyes de Israel; en este caso, la purificación en el templo refleja una familia piadosa y devota, comprometida a cumplir fielmente lo que el Señor demanda. Sin embargo, enfocémonos en las figuras de José, María y Jesús.

José, un hombre prudente y silencioso, representa la auténtica propuesta de un esposo capaz de asimilar estas virtudes para la vida familiar. María, una esposa laboriosa, trabajadora y orante, encarna la figura de una madre que está atenta al proceso de su familia. Jesús, como bien dice Lucas, crece en sabiduría y gracia; este proceso es propio de los hijos que, a lo largo de la vida, van creciendo y, con la experiencia, reconocen la presencia de Dios.

Actualmente, nos encontramos ante una sociedad con propuestas diversas sobre lo que significa ser familia, pero Jesús, María y José son el SER auténtico de una familia que nunca deja de asumir la vivencia plena, mística y contemplativa de la existencia. Hoy presentan las virtudes propias de una familia cristiana.

Enfin, nous arrivons à un évangile familial qui raconte la fidélité de Joseph et de Marie à accomplir les prescriptions et les lois d’Israël ; dans ce cas, la purification au temple reflète une famille pieuse et dévote, engagée à accomplir fidèlement ce que le Seigneur exige. Mais concentrons-nous sur les figures de Joseph, Marie et Jésus.

Joseph, homme prudent et silencieux, représente la proposition authentique d’un époux capable d’assimiler ces vertus pour la vie familiale. Marie, épouse laborieuse, industrieuse et priante, incarne la figure d’une mère attentive au processus de sa famille. Jésus, comme le dit justement Luc, grandit en sagesse et en grâce ; ce processus est propre aux enfants qui, au cours de la vie, grandissent et, avec l’expérience, reconnaissent la présence de Dieu.

Aujourd’hui, nous nous trouvons dans une société avec des propositions différentes sur ce que signifie être une famille, mais Jésus, Marie et Joseph sont l’ÊTRE authentique d’une famille qui ne cesse d’assumer l’expérience pleine, mystique et contemplative de l’existence. Ils présentent aujourd’hui les vertus d’une famille chrétienne.

S.Johanna Andrea Cifuentes Gómez, tc

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Lectio divina quatrième dimanche de l’Avent

Première lecture. II Samuel 7, 1-5, 8-12, 14, 16. … «Va et fais ce que tu penses, car le Seigneur est avec toi.

Psaume responsorial. Psaume 89, 2-5, 27, 29. … «J’ai scellé une alliance avec mon élu.

Deuxième lecture. Romains 16, 25-27. … «Révélation du mystère gardé secret pendant les siècles éternels.

Évangile. Luc 1, 26-38. «Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole».

Nous sommes arrivés au quatrième dimanche de l’Avent et, avec lui, à la fin du chemin parcouru pour nous préparer à la célébration de la Nativité du Seigneur, nous avons parcouru ce chemin de l’Avent dans le seul but d’arriver prêts à renouveler pour une autre année le plus grand don de Dieu à l’histoire de l’humanité, qui est son propre Fils, l’Emmanuel.  Aujourd’hui, en ce quatrième dimanche de l’Avent, la liturgie nous permet de nous rappeler que Dieu accomplit ses promesses dans le Messie tant attendu.

Dans la première lecture, nous entendons le prophète Nathan annoncer au roi David la promesse de Dieu d’établir une dynastie éternelle pour son peuple. Cette promesse s’est accomplie en Jésus-Christ, qui est le descendant de David.

Le psaume responsorial nous rappelle que Dieu est fidèle à ses promesses et que son amour et sa miséricorde sont éternels.  Dans la deuxième lecture, saint Paul nous parle du mystère du salut révélé par Jésus-Christ.

Mais aujourd’hui, nous nous attarderons tout particulièrement sur l’Évangile. Saint Luc nous raconte l’histoire de l’Annonciation, dans laquelle l’ange Gabriel rend visite à Marie et lui annonce qu’elle sera la mère du Messie. Marie, avec perplexité mais toujours avec une foi profonde, accepte son rôle dans l’histoire du salut.

Au cœur de cette célébration se trouve le rôle crucial joué par Marie. Elle, jeune femme humble et fidèle, a reçu la visite de l’ange Gabriel qui lui a annoncé qu’elle serait la mère du Fils de Dieu et son «oui» a été un acte d’abandon total et de confiance dans le plan divin, un exemple d’obéissance et d’humilité qui a changé le cours de l’histoire.

Le «oui» de Marie nous enseigne que la véritable grandeur réside dans la volonté d’accomplir la volonté de Dieu, même lorsque nous ne comprenons pas pleinement son plan. Son exemple de foi et de détermination à un moment de l’histoire où, en tant que femme, elle était totalement soumise à la garde d’un homme est vraiment déconcertant ; Marie nous inspire en défiant l’ordre social établi de son époque, seulement affirmée dans la certitude que c’est Dieu qui a parlé à son cœur et que Dieu ne ment pas.

 Comme sa confiance est admirable, cette confiance qui nous fait souvent défaut parce qu’il y a une grande différence entre croire en Dieu et croire Dieu : Croire en Dieu et croire Dieu. Sans aucun doute, Marie a cru en Dieu et sa foi a été suffisante pour rendre possible l’événement le plus important de l’histoire : l’Incarnation.

L’Annonciation est une invitation à penser que Dieu veut établir une relation, une rencontre avec nous, qu’il nous envoie des messagers et des messages pour rendre ce lien possible, qu’il s’approche de nos vies d’une manière surprenante et insoupçonnée, sans autre prétention que de trouver nos cœurs prêts comme celui de Marie. 

Il est le Dieu qui se met entre nos mains, à notre portée, qui se fait fragile, défiant les stéréotypes et les images confortables que nous nous sommes faites de lui.

Terminons cette réflexion en citant les paroles du père Eduardo Meana dans sa belle interprétation musicale de «Oh, terre céleste», afin que nous puissions y comprendre le sublime acte d’amour que contient l’incarnation du Fils de Dieu.

Ô Dieu qui t’as attaché avec les cordes du temps

A nos coordonnées, à nos rythmes lents

Au devenir incertain de notre apprentissage

Au fleuve irrégulier de notre croissance

Tu as révélé les profondeurs de notre existence.

Ce qui était à nous était en toi, ce qui était à nous était à toi

L’humain était «plus» – capable de Dieu et sacré

dramatique et sacré, notre «être dans le monde».

L’opaque de la terre en toi était transparent !

L’opaque était capable de ciel et de parole

Et reflétait dans ta chair que nous sommes «terre-ciel» !

Fragments d’infini dans une chair illuminée

Saint baiser de deux mots

Ô Jésus-Christ, ô terre céleste !

Fort tendre, seigneur humain

Divin et nôtre, divin et nôtre

Divin et dépourvu, Dieu génial et le nôtre

Fraternel et vulnérable, exposé aux mal-aimés

Surface concrète de la peau humaine prête

A la lune et au soleil, aux étreintes, aux coups de fouet et aux coups de poing

Ton incarnation est la carte de notre espoir

L’humain, dans ton humanité, s’élève en silence

Le destin et l’émerveillement que ton corps nous raconte

Ce qui est à nous s’inscrit dans Dieu et ce Dieu s’inscrit dans ce qui est à nous

Quel Dieu imprononçable a voyagé pendant la grossesse ?

Sérénité et mystère de la Mère Maid

Mais le Dieu dont le dos vient pour le labeur

Des semailles et des graines, des filets et de la pêche ?

Saint baiser de deux mots

Ô Jésus-Christ, ô terre céleste !

Fort tendre, seigneur humain

Divinement nôtre, divinement nôtre.

Que Dieu avec nous soit le motif le plus vrai qui remplisse nos cœurs de joie en ce nouveau Noël.

 

S. Sandra Milena Velásquez B, TC

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Lectio Divina Troisième dimanche de l’Avent

1ère lecture : Is.61,1-2a.10-11.»Je me réjouis avec le Seigneur et je me réjouis avec mon Dieu», dit Isaïe, «Mon esprit se réjouit en Dieu mon sauveur», dit Marie.

2ème lecture : 1Th 5,16-24 «Réjouissez-vous toujours», dit saint Paul.

Jean 1, 6-8.19-28 : «Je suis la voix qui crie dans le désert : «Aplanissez le chemin du Seigneur»

«Sur le chemin de ce nouvel Avent, nous sommes arrivés au dimanche de la joie, que l’Église appelle «Gaudete», un mot latin qui signifie «réjouissez-vous». Dans le contexte du dimanche de la joie de l’Avent, l’Église l’appelle ainsi pour souligner l’importance de la joie que nous ressentons à l’approche de la célébration de la naissance de Jésus. C’est un rappel que, malgré les difficultés et les défis, il y a toujours des raisons d’espérer et de se réjouir.

Décortiquons, à partir de ces textes de la liturgie, l’invitation à la joie comme toile de fond.

La première lecture, tirée du prophète Isaïe, nous permet de revenir à l’Évangile d’Isaïe :

Rappelons-nous ce texte biblique tiré de l’Évangile de Luc 4, 18-22, lorsque Jésus est venu à la synagogue le jour du Shabbat, a pris le rouleau d’Isaïe, a proclamé ce chapitre que nous avons lu aujourd’hui et qui, dans ses expressions, définit le Messie et son mandat, ratifiant d’abord qu’il est oint par l’Esprit et qu’il a été envoyé pour

  1. apporter la bonne nouvelle aux pauvres
  2. Guérir ceux qui ont le cœur brisé.
  3. Proclamer l’amnistie aux captifs et aux prisonniers de la liberté.
  4. de proclamer l’année de la faveur du Seigneur.

Arrêtons-nous sur cette dernière mission de l’envoi. José Antonio Pagola, théologien et écrivain espagnol, interprète la proclamation par Jésus de «l’année du Seigneur» dans le contexte du jubilé, un concept de l’Ancien Testament. Dans son livre «Jesús, aproximación histórica», Pagola explique que Jésus fait allusion au jubilé, une année sabbatique spéciale célébrée tous les 50 ans, au cours de laquelle la libération des dettes et la restauration des biens étaient proclamées.

Pour Jésus, la proclamation de «l’année du Seigneur» symbolisait un message de libération, de justice et de restauration holistique pour les gens.  Jésus annonçait une transformation profonde de la vie des gens, tant sur le plan spirituel que social, en mettant l’accent sur la miséricorde et l’équité.

Il ne fait aucun doute que l’annonce de la venue du Messie a rempli de joie et d’espérance ses compatriotes, sentiments presque inconcevables à une époque de l’histoire où l’on subissait le joug oppressif de l’Empire romain et de ses alliances (Pax Romana).

La liturgie de ce troisième dimanche de l’Avent poursuit en nous présentant dans le psaume la figure de Marie dans la proclamation du Magnificat, son motif de joie, sa joie la plus profonde : savoir que le Seigneur a regardé l’humilité de sa servante et en elle tous les petits et les simples, les «Anawin» (Pauvres de Yahvé).

Enfin, dans l’Évangile de ce troisième dimanche, nous continuons à identifier en Jean le prophète qui se définit aujourd’hui comme le témoin de la lumière, celui qui, comme le dit le texte biblique, confesse et ne nie pas qu’il n’est pas le Messie. Celui qui prépare le chemin du Seigneur. La voix qui crie dans le désert : «Ouvrez les chemins».

 Il y a quelques jours, Monseigneur Manilla a fait une belle déclaration à ce sujet : «Jean était la Voix, Jésus la Parole».

S. Sandra Milena Velásquez B, tc

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Lectio Divina Deuxième dimanche de l’Avent

Lecture du prophète Isaïe Is 40:1-5. 9-11. «Consolez, consolez mon peuple, dit le Seigneur.

Psaume 84 : «Montre-nous ta miséricorde, Seigneur, et donne-nous ton salut».

 

Deuxième lettre de l’apôtre Pierre, 3, 8-14.

Marc 1, 1-8 : Une voix crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur,

En ce deuxième dimanche de l’Avent, Isaïe concrétise la mission de tout prophète en disant : «Consolez, consolez mon peuple, dit le Seigneur, parlez au cœur de l’homme». Dès la première lecture, il présente Jean de manière intrinsèque, il le définit comme la voix qui crie dans le désert, comme le héraut, le messager. Mais en même temps, il nous révèle sa double mission : d’abord, nous le voyons comme un prophète qui émerge dans un scénario historique compliqué pour nous donner de l’espoir, et plus tard comme un prophète qui exige un changement d’attitude. Mais le plus important est la définition que le prophète et, plus tard, l’évangéliste donneront de lui, en expliquant la raison de sa présence particulière en ce moment : «Une voix qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers».

L’entrée du précurseur, du Messie sur la scène de l’histoire est le thème de l’évangile d’aujourd’hui. Luc nous conduit sur un itinéraire très clair dans lequel il présente la figure de Jean le Baptiste à partir de trois références directes :

Un regard sur le cadre historique dans lequel Jean a commencé son ministère (3,1-2a).

L’Évangile est clair, l’œuvre de Jean et de Jésus s’inscrit dans un contexte historique précis, où se détachent les figures des dirigeants. C’est pourquoi l’intention de ce deuxième dimanche de l’Avent est de noter que Dieu parle à travers son précurseur qui apporte une double annonce, comme nous l’avons déjà dit.  Dieu entre dans l’histoire, il prend notre parti dans les circonstances ordinaires de la vie humaine. Les personnages mentionnés sont directement ou indirectement liés au ministère de Jean et de Jésus ; leurs relations avec les autorités seront conflictuelles. Une confrontation nécessaire mais risquée, telle est la mission de Jean.

Nous connaissons tous l’issue cruelle de la mission de Jean et pourtant l’Évangile ne promeut pas une attitude défaitiste face au pouvoir qui fait taire les prophètes par des méthodes violentes. L’évocation de ces personnages au pouvoir destructeur vise à transmettre une bonne nouvelle : nous ne sommes pas complètement livrés aux pouvoirs historiques, puisque le dernier mot sur le destin du monde revient à Dieu, le Seigneur de l’histoire. Avec la venue de Jésus, dont Jean-Baptiste prépare le chemin, Dieu brise le cycle de fer et le cours inamovible des forces historiques qui oppriment l’être humain en accaparant tout, comme nous le verrons plus en détail le troisième dimanche de l’Avent. Jésus et le dernier des prophètes entrent donc dans la scène étroitement liée à cette histoire.

La présentation de la vocation du prophète (3,2)

Jean est la voix qui crie dans le désert et il vaut la peine de s’arrêter sur ce symbolisme : le «désert» nous renvoie aux origines du peuple d’Israël dans l’exode et nous ramène même aux débuts de l’histoire. Le désert évoque l’aridité, la solitude, l’anonymat, la peur, le manque, le désespoir. Nous y frôlons la mort. Le désert est le lieu où, si vous criez, personne ne vous entend ; où, si vous vous effondrez épuisé sur le sable, il n’y a personne pour vous soutenir.

Que signifie alors écouter la voix de Dieu dans le désert, la proclamer aussi dans le désert ? Cela signifie que nous devons entendre l’inaudible et proclamer l’indicible, en surmontant tous les obstacles qui frustreraient notre mission et réduiraient au silence notre proclamation.

Et enfin un résumé de l’essence de la mission prophétique de Jean (3,3-6).

Notre époque n’est pas différente de celle de Jean, nous avons toujours un profond besoin de conversion, et la conversion signifie revenir en arrière pour retracer nos faux pas et affermir nos pas sur le bon chemin. Jean a préparé le chemin du Seigneur, plus par sa vie que par ses paroles, en s’efforçant de ne jamais tomber dans l’autoréférentialité et en donnant à Jésus la place qui lui revient, d’abord dans sa propre vie et ensuite dans l’histoire. Préparer le chemin, c’est tout préparer pour ceux qui, par le même chemin, arriveront à la destination attendue, et cela doit nous faire réfléchir : comment avançons-nous sur ce chemin, qui est la vie elle-même ? Nos empreintes serviront-elles de référence aux autres pour arriver à une destination unique, qui est l’amour, ou au contraire, nos empreintes les conduiront-elles sur des chemins confus et erronés ? Savons-nous discerner le chemin à suivre ou avançons-nous à tâtons dans la vie ? Dieu ne reporte pas ses promesses, comme nous l’avons entendu dans la deuxième lecture, il est venu sur notre terre, dans notre histoire, dans notre famille. Dans quelle mesure notre certitude est-elle profonde et sous quelles présences quotidiennes reconnaissons-nous Dieu avec nous ?

Soyons reconnaissants pour ces présences et validons-les dans notre propre histoire. Maranatha !

S. Sandra Milena Velásquez B, tc