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Claire, phare d´inspiration et guide au dedans et au dehors

“Combien  vivante  est  la force de cette  lumière, et combien  véhément sa clarté ! Mais cette lumière restait enfermée dans le secret du cloître, et rayonnait dehors des éclats lumineux; elles s´enfermait dans l´étroit couvent, et se  rependait par tout dans le monde. Elle se recueillait au-dedans et elle se rependait au dehors.  Parce que, Claire  demeurait cachée, mais sa conduite était notoire. Claire se taisait mais sa renommée était une clameur… » (cf. Bulle de canonisation. FF, 3284).

À l´approche de la fête de sainte Claire d´Assise (1194-1253) le 11 août, j´ai réfléchi sur l´importance de son spiritualité dans l´actualité. 

Claire d´Assise est l´une des grandes femmes de la tradition chrétienne et franciscaine. Dans le contexte du monde  médiéval du XIII siècle, Claire vécut et lutta avec beaucoup des problèmes qui sont présents aussi de nos jours.   Dans la vie, spiritualité et œuvres de Claire d´Assise nous pouvons encore trouver des réponses aux nombreuses questions et défis du monde d´aujourd´hui.  

Dans notre réalité actuelle, remplie de tant de peur, incertitude, violence, maladie et mort, causés par la pandémie, par des différences égoïstes et l´hostilité entre riches et pauvres, des  conflits politiques, guerres et crises environnementales, Claire a beaucoup à nous apprendre sur comment vivre ensemble dans notre planète terre comme sœurs et frères, enfants tous du Dieu unique. Première femme franciscaine, elle a ouvert des chemins  audacieux nous donnant un exemple brillant de réponse féminine aux défis et valeurs de l´Évangile. En mettant au service des autres les dons qui l´ont distingué, elle  modela une position de leadership complémentaire. Pendant que saint François bougeait dans le monde avec son extroverti  leadership charismatique, sainte Claire édifia en silence « des structures plus fortes » derrière les murs du cloître.

« Le dimanche des Rameaux de 1212, Claire faisait un pas audacieux en son chemin spirituel. Elle renonça à sa position privilégiée dans la noblesse et reçut la tenue des disciples de François. Éventuellement elle s´installa à saint Damien, en une petite église réparée par François, juste en dessous  de la ville d´Assise. Sous le guide de Dieu, Claire créa un nouvel chemin  pour les femmes, embrassant la pauvreté, l´humilité et la charité comme compagnes de route ».

La vie d´absolue pauvreté de Claire, rompe toutes les attractions de notre culture de consommation. Elle avait connu l´Unique  en qui elle croyait et cet Unique fut sa totale suffisance. «  L´unique désir de Claire c´était de s´encrer comme une branche de la divine vigne ; être le miroir de l´éternité dans la forme où elle vécut sa vie avec ses sœurs et dans la profondeur de sa prière et sa contemplation du Christ Crucifié et du Seigneur Ressuscité. De cette façon, elle se laissa transformer en l´image – le miroir-  de la Divinité même ».

Claire nous enseigne aussi comment se construit une vraie communauté basée dans l´obéissance d´amour. Son exemple d´un leadership de service fut notablement évident. Au Testament qu´elle écrit, ressortit la grâce de la fraternité. Elle dit : « Il faut prêter une soigneuse attention au modèle des relations ». Et ceci justement parce qu´elle imagina une vie cloitrée où la dynamique des relations humaines est de la plus grande importance. Nous créons de relations en faisant des choses ensemble. « Nos relations avec les autres sœurs doivent être d´appui ».  Pour Claire, « la sœur qui est au poste de responsabilité », (elle n´employa pas le nom d´ « Abbesse ») doit être une bonne écoutante, voyant en chacun, celui à qui Jésus a regardé et appelé. Elle souhaitait que ses sœurs soient nourries, spirituel, émotionnel et physiquement. Parce que c´est cela la nature de la maternité, donner vie. 

« L´image du miroir est l´une des images préférées dans les écrits de Claire. Le miroir est une vision et un symbole. Il parlait de la profondeur de la réalité du Christ reflétée dans la condition humaine. Dans sa lettre à Agnès de Prague  elle lui conseille de se regarder dans ce miroir qui signifie le Christ et qu´elle contemple en lui la pauvreté, l´humilité et, surtout, l´amour sacrifié de notre Seigneur. Ce miroir n´est pas là uniquement pour refléter l´amour rédempteur de notre Seigneur mais que, pour elle, dans la communauté il n´y a lieu pour aucune distinction des classes ou n´importe quelle autre forme de discrimination : on acceptait toutes celles qui se sentaient appelées à cette forme de vie. Parce que, pour elle, l´acceptation des autres est la première  pauvreté. Elle exhorta ses sœurs à montrer par ses œuvres, l´amour qu´elles avaient les unes envers les autres, pour que les sœurs puissent aimer Dieu et les autres avec une plus grande intensité».

Aujourd´hui nous faisons face aux  conséquences terribles  de notre manque de révérence pour la création. La crise environnementale est le résultat d´un manque d´appréciation pour les bonnes choses que notre Dieu nous a donné pour notre bénéfice. L´existence même de la vie de notre planète, a besoin d´une nouvelle vision. Nous, les êtres humains, souvent  nous ne nous rendons pas compte de notre interconnexion avec notre mère terre. Nous oublions notre grande responsabilité  de soigner notre maison commune. Claire vit le reflet d´un Créateur amoureux de toutes ces merveilles crées. En paroles de la propre Claire : « Que Dieu soit loué toujours et en toute chose ».

Claire fut une femme de prière, de force et de courage, de sagesse et d´intuition. Elle nous enseigne la primauté de Dieu et la grande importance de la prière. Sa lumière se projette au dehors parce que sa vie intérieure était profondément  ancrée en Dieu, son père amoureux. Comme disait saint Jean Paul II : « Toute sa personne fut Eucharistie  parce que dès son cloître s´élevait une continuelle action des grâces â Dieu… »

La spiritualité passionnée de Claire continue à nous inspirer aujourd´hui ; nous devenons ce que nous aimons et Celui que nous aimons   donne forme à ce en quoi nous nous convertissons ».

« Regarde-toi  dans ce miroir tous les jours…. et étudie là toujours ton visage » (Claire, 4ème lettre à  Agnès  de Prague, 1245).

Claire sentait une profonde gratitude pour l´immense bonté de Dieu, elle se considérait privilégiée pour avoir été appelée à une telle vie. Profonde gratitude qui l´a fait exclamer comme ses derniers  mots : « Béni soit-tu mon Dieu pour m´avoir créé ». François même, l´ appela « Chrétienne », la femme chrétienne. En vérité elle fut fidèle à son nom de baptême, Claire, qui signifie lumière, claire et illustre lumière. Una vraie chrétienne qui donna un fort témoignage de la lumière du Christ même dès le cloître. Sa lumière brillante qui émanait du Christ même, inspira et continue à  rependre des rayons de paix et d´espérance en tout coin du monde.  

 Sr. Mapin M. Pineda, Tc

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Inés Arango: donner sa vie pour l´évangile

Quand nous parlons de la sœur Inés Arango, spontanément nous parlons aussi de l´évêque Alejandro Labaka, et la raison est que leurs vies se sont unies en notre mémoire et en notre cœur pour toujours depuis qu´ils les ont offerts par amour à leurs frères le 21 juillet 1987.

Si  cela n´avait pas été ainsi, Inés, comme n´importe qui parmi  nous, ses sœurs, dans la mission d´Aguarico ou à n´importe lequel  des 34 pays  où nous vivons, serait passée inaperçue dans les tâches les  plus quotidiennes et simples. Il serait resté quand-même, au cœur des gens, la trace et le témoignage de sa vie comme femme de foi, joyeuse, livrée à Jésus-Christ dans sa fraternité et pour ceux qui avaient le plus besoin d´elle. Combative, souhaitant ardemment vivre en cohérence avec ce qu´elle croyait… et pas beaucoup plus.

Quelqu´un me demanda un jour : qu´est-ce que le meilleur que l´on peut dire d´ Inés ? Et ma réponse sans aucun doute : qu´elle a livrée sa vie. La donation de la vie  qui n´est pas question d´un moment ponctuel, même si parfois cela arrive ainsi, comme cela fut le cas d´Inés … « le moment critique de livrer la vie ». Mais livrer sa vie est plutôt un « long moment » , un long chemin qui dure toute l´existence, jusqu´à la donner complètement, sans réserves.

C´est pourquoi, quand nous approchons la vie d´Inés, il est bon de nous rappeler ce qu´a été pour elle :  racine, fondement, source, nourriture, support, appui … tout ce qui est « derrière » sa personne, ce qui la construit.

Inés est née dans «  la ville de l´éternel printemps », à Medellin (Colombie), en 1937. Elle eut l´énorme chance de naître au sein d´une famille croyante, de profonde religiosité.  De ses parents et frères elle apprit comme par osmose, la valeur de croire, de prier, de servir le prochain … Une foi vécue avec liberté dans le quotidien, dans le plus simple, qu´elle a su rendre sienne tout au long de sa vie. D´eux aussi elle a hérité une vitalité et une énergie, un caractère et un sens des choses peu commun qui l´ont permis de faire face aux moments difficiles de son existence avec une extrême liberté.

Entre bêtises et  révoltes  adolescentes, Inés  grandissait dans la foi. Nous savons tous qu´il faut que la semence de la foi  soit semée et qu´elle germe et produise des fruits… et si possible des fruits abondants… C´est pour quoi il est important que la Parole nous soit annoncée avec la parole, le témoignage de vie … et, en plus : écouter, ne pas faisant taire en nous les inquiétudes, les désirs, les aspirations. C´est quelque chose de ceci qu´Inés a vécu.

Nous approcher aussi de sa vie pour constater ce qu´a résonné « au-dedans » d´elle, ce qu´a été le moteur de son existence, la raison dernière  qui l´a poussé à vivre en donation totale, a agir  sans peur des risques, ce qui l´a soutenu, encouragé, poussé le long du chemin. L´inquiétude missionnaire vécue dans sa famille, dans la paroisse, à l´école … fut  un semis abondant dans la personne d´Inès, comme semence qui trouve une terre adéquate, bonne. C´est que, Inès, depuis très jeune, n´a pas fait taire les inquiétudes. Elle raviva toujours le désir et elle su le nourrir  entre difficultés et souffrances. 

Et, bien sûr !, les tertiaires capucines ont aussi laissé  leur trace en Inés, lors de la vie quotidienne à l´internat, à Yarumal, avec le groupe des jeunes-filles, en laissant transparaitre sa façon d´être franciscaines, et, en plus,  capucines , et avec le « charisme », avec cette  « touche spéciale » qui leur  transmit leur fondateur Louis Amigó. Cette « touche spéciale » n´était pas autre que la donation inconditionnelle aux derniers, ceux à qui personne s’approche à servir… en vivant dans la simplicité et la joie de la charité fraternelle… nourrie dans la Parole de Dieu et l´Eucharistie. Donation inconditionnelle, par amour à Jésus-Christ incarné, fait l´un des nous, né de Marie ; par amour à Jésus-Christ Bon Berger, qui cherche  celui qui s´est égaré, par amour à Jésus-Christ qui a donné la vie pour nous, mourant sur la croix et ressuscitant. Tout ceci avec le style de la Sainte Famille, vivant en fraternité, disponibles, disposées et données. Les Tertiaires Capucines qui sont arrivées de l´Espagne en Colombie pour être missionnaires… Combien des fois a répété ceci Inés ! Étant déjà tertiaire capucine, elle le revendiqua parmi nous, dans sa propre Congrégation.

Nous pouvons imaginer Inés en cette ambiance. Sans doute, moments décisifs de semailles missionnaires en son cœur rêveur. Les rêves d´Inés deviendront petit-à-petit des désirs. Les désirs, à la fin, deviendront des réalités.

Entrons à nouveau dans la vie d´Inés pour voir comment, écoutant cette musique profonde qui la remplissait chaque jour de vigueur évangélisateur, elle put découvrir ce qui est « en avant ». Comment découvrit elle que la  vie n´a de sens que dans la donation, et, en plus, avec l´évangile en main, avec  le  susurre de notre charisme.

Les Sœurs Tertiaires Capucines, par désir exprès de notre Fondateur, nous avions reçu cette consigne : « être des aides-berger, cherchant la brebis perdue ». En langage d´aujourd´hui, il s´agit de vivre au service des derniers, des déshérités de la terre. C´est un appel à être des femmes  qui sont disposées à risquer, jusqu´a donner la vie si nécessaire.

Inés a vécu  exactement ceci. Elle avait appris à recevoir comme un DON ce vécu charismatique qui la marqua pour toujours ; et aussi comme une TÂCHE, comme un travail à réaliser et que personne pouvait faire à sa place. Inés était une femme très réceptive et combative, rêveuse et critique, heureuse  et chantante. La musique qu´Inés écoutait au-dedans de soi, unie à tout ce qui est en train d´arriver à tous ses frères les Huaorani, incline son cœur, chaque fois d´avantage, vers les derniers.

En ces jours du mois de juillet, proches du 21, le 34ème anniversaire de sa vie donnée ensemble avec l´évêque capucin Alejandro Labaka, nous sommes invitées à participer dans les événements que chaque année, en mémoire d´Alejandro et Inés sont organisés au Vicariat d´Aguarico, spécialement  à la 15ème marche à pied , cette année virtuelle, et aussi physique. Nous pouvons la rencontrer en leur web : www.alejandroeines.org

Célébrons aussi la donation de notre sœur Inés relisant sa biographie (Barro et vasija en la selva herida) de laquelle nous disposons maintenant  en cette page de la Congrégation en format PDF.

Divulguons sa vie parmi les jeunes. Voyons en elle le vécu accompli  de notre donation missionnaire au plus défavorisés. Mettons-la comme  intercesseur, demandant sa béatification.

Qu´Inés et Alejandro, disciples et missionnaires livrés au cœur de la   forêt équatorienne, soient pour nous bouchée d´air frais, murmure d´évangile, rumeur fraternel, feu évangélisateur…

Sr. Isabel Valdizán Valledor, Tc 

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« J´ai bien vu l´affliction de mon peuple, j´ai écouté sa clameur … »

Grâce à ma Congrégation des Sœurs Tertiaires Capucines, spécialement à sœur Ana Tulia López, Supérieure générale et son Conseil, sœur Yolanda de María Arriaga, Supérieure provinciale et son Conseil  de ma Province « Notre Dame de Guadalupe » et à la Conférence Latino-Américaine de Religieux (CLAR), qui m´a  proportionné  la bourse, il est devenu possible  que, depuis cinq mois j´initiasse un chemin de connaissance, accompagnement et découverte douloureuse d´une réalité de mort et de résurrection  par laquelle l´ Église est en train de passer aujourd´hui. Malgré la pandémie du COVID-19,  le nôtre a été le premier groupe international, multiculturel, en sa majorité de langue espagnole,  de l´Université Pontificale Grégorienne, qui parvient à terminer le Diplômé en Protection des Mineurs, de façon présentielle, pendant les mois de février à juin 2021.

Pas facile de reconnaître l´une des plaies par lesquelles aujourd´hui l´Église  doit initier un chemin de conversion et de réparation devant les situations d´abus. C´est illogique de vouloir faire parler Dieu dès le pardon, comme caractéristique d´un Dieu compatissant, ou prétendre  que la justice divine agit sur les actes peccamineux de l´humanité. Ce sont des réponses souvent erronées commises pour ignorer comment prêter attention aux victimes d´abus sexuel, ou bien que ce soit pour ne pas s´engager dans la tâche de restauration guérissante, où quelques-uns ne veulent pas assumer l´humiliation et il prévaut une attitude défensive pour le bon nom ou statut de l´Église.

Il correspond de rendre visibles les victimes qui se sont vues reléguées sans attention, raison pour laquelle il faut l´intervention de celles-ci, les accompagner avec une action empathique, leur prêtant une attention humaine et émotionnelle.

Ceux qui ont assumé leur responsabilité courageusement, ont dû apprendre comment supporter les processus des cas  et ont offert les moyens du traitement dû, ou indemniser les affectés.

Il faut l´attention de l´Église aux victimes avec reconnaissance, proximité, avec une bonne relation fraternelle qui permettra s´approcher comme le Dieu d´Israël  qui  écoute la clameur de son peuple (Ex 3,7), créant des espaces de dialogue, rencontre, où on s´incline pour connaître la souffrance et la douleur. Prêter attention aux besoins  des frères qui ont été affectés par les faits, offrant l´opportunité d´exprimer leurs sentiments, émotions, silences non partagés. Celle-ci est l´opportunité pour rétablir aux fidèles qui font partie d´une communauté avec une possibilité de se solidariser dans l´accueil, qui donne force pour se récupérer. C´est faire un chemin  de prévention et sauvegarde en communion ecclésiale, en créant des réseaux d´appui pour travailler en équipe  avec des Institutions, des professionnels, et avec ceux qui, en ce cours se sont tissés des liens fraternels pour créer un réseau d´appui, puisque nous avons reconnu que nous sommes aussi vulnérables et nous avons besoin d´être soutenus, accompagnés. Celle-ci sera la tâche avec les différentes commissions qui sont en train de se former dans les diocèses et paroisses, dans les congrégations religieuses, la CLAR et les diverses Conférences des Religieux au niveau international, où on va travailler pour la culture de la prévention.   

Le processus de guérison comporte l´accompagnement des victimes  sans être pressés, ne cherchant pas des résultats immédiats, mais, plutôt en soignant avec entrailles de miséricorde, en cheminant au même pas de celui qui charge les situations difficiles dans lesquelles chacun assume sa réalité avec responsabilité. Il s´agit d´écouter la clameur, s´incliner avec un regard profond comme Dieu l´a fait avec son peuple, écoutant, s´approchant, surmontant les préjugés, risquant, étant créatifs en invitant  à des gestes de tendresse pour qu´il se produise un processus graduel, patient. Un processus qui implique des relations  symétriques saines, de compréhension inclusive pour accueillir même les agresseurs. Dans  la communauté ou dans l´Église doivent exister des espaces pour l´attention avec ouverture, accueil, écoute attentive, en ambiance de liberté et de respect dans chaque situation, avec le regard de Dieu, compatissant, qui se laisse émouvoir pour la blessure causée. Ouvrir des nouvelles possibilités de comprendre la réalité vécue et construire  petit-à-petit un chemin de guérison partant du « témoignage verbal » en clé d´histoire de salut, percevant le Dieu de la vie agissant. Faire mémoire où transcende l´action de Dieu qui se révèle dans la douleur du passé pour donner sens au présent.

Dans sa tâche évangélisatrice comme mère, l´Église chemine à côté de ses fils et s´offre comme intermédiaire, puisqu´elle est en train de révéler le salut  à travers les faits d´une histoire personnelle dans laquelle se manifeste l´amour au milieu des souffrances, et elle offre un chemin de vie et d´espérance. Je fait l´écho des paroles de sœur Nathalie Becquart, à qui le Pape nomma en février 2021 comme l´une des deux Sous-secrétaires du Synode des Evêques, se référant à : « Tous, en tant que baptisés, nous sommes appelés à lutter contre le cléricalisme qui a été identifié comme la racine de n´importe quel abus, qui est toujours conséquence d´un abus de pouvoir ». Il est pourtant nécessaire de promouvoir le discernement pour chercher la coresponsabilité, la subsidiarité, avec un nouvel style de gouvernance, dans l´Église.  Faire chemin de synodalité avec la participation active de tous  les membres  dans la mission partagée, cherchant ensemble des consensus, partant d´un leadership libre, qui rend la communauté partie active dans la prise des décisions pour éviter proéminences, ou qu´on se replie en un narcissisme égoïste, pour surmonter les grandes tentations institutionnelles de la dissimulation, l´impunité, le silence et la tricherie…, reconstruire la cohérente articulation (sortant du dualisme) miséricorde-justice, synodalité-collégialité, vulnérabilité-précarité.

La culture de prévention s´initie dans la vie ecclésiale dans toutes ses structures, dimensions et représentativité  de tous les membres du peuple de Dieu. C´est la mission de l´Église, surtout avec les plus vulnérables (« minores ») pour annoncer la Bonne Nouvelle à toute la création dans le service oblatif sans domination.

À la fin de ce temps de grâce,  nous retournons à nos communautés, paroisses, diocèses avec l´espérance de servir et aider les plus vulnérables avec  l´exigence de l´amour, semant la culture du bon traitement.

Sr. PRICILA BRENES GRANADOS, TC  

https://www.dropbox.com/s/ckmetktzoy9xib5/video%20FINAL%20Diploma%20CCP%202021.mp4?dl=0

 

 

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L´éducation en temps de pandémie

C´est n´est pas un secret pour personne  que  le COVID-19 a pénétré toutes les sphères de la vie humaine. Cette pandémie nous a surpris  imprégnés en ce que nous appelions « normalité », endormis en nos commodités et nos  efforts personnels ; nous n´aurions jamais imaginé qu’une petite chose si minuscule aurait le pouvoir suffisant  pour  arracher en  temps record des milliers des vies humaines dans tout  le monde. Ni la condition sociale, ni la renommée, ni l´argent, n’ont servi de sauvetage. Une réalité qui  nous a fait voir que nous ne sommes pas aussi puissants que nous le croyions. « Notre vulnérabilité est resté à découvert », comme affirmait le pape François.

Cette pandémie a démasqué aussi les brèches existantes en des nombreux domaines de la société et  le champ éducatif n´a pas été une exception. Les systèmes éducatifs du monde se sont vus confrontés et  acculés à changer leurs dynamiques, les uns avec plus de vitesse et d´effectivité que les autres. Les grandes puissances du monde sont parvenues en peu de temps, à travers les moyens virtuels et digitaux, à donner continuité aux processus éducatifs. Malheureusement, pour les pays appelés  du tiers monde, la réalité a été très différente ; au manque de connectivité en divers territoires, s´ajoute le fait de ne pas compter avec des équipes et des dispositifs électroniques  pour pouvoir accéder aux cours virtuels et, comme donné clé en ce moment historique, une grande partie de la population  enseignante que l´on pouvait cataloguer comme « analphabète digitale », a aussi ralenti les processus.

Avec toute cette réalité surgissent des grandes questions qui défient les acteurs éducatifs : Quoi enseigner ? Pour quoi enseigner ? Comment évaluer ? Quoi faire en un cours virtuel ou comment concevoir un guide didactique de façon que l´on puisse maintenir vivant l´intérêt et la motivation   face à l´apprentissage ? Ce sont quelques unes des nombreuses questions qui comporte la réalité du COVID-19 au secteur éducatif. Il n´est pas simple de penser l´éducation aux temps de pandémie.

 

Aux premiers mois de confinement, des experts en éducation se sont prononcés en disant que l´école ne pouvait pas être la même lorsqu´on aurait la possibilité de rentrer en classe de forme présentielle, en ce que nous connaissons maintenant comme « alternance ». Et oui, ils sont nombreux ceux qui  auront  réussi cette innovation, urgente et nécessaire. Mais beaucoup d´autres, continuent submergés au sein d´une éducation traditionnelle qui ne pénètre pas la vie des étudiants, et ne les rend pas capables d´être des agents qui pourront transformer la société.

Par conséquent, les rôles et le scénario du processus éducatif ont changé. L´exigence n´a pas été uniquement pour les enseignants dans l´usage des moyens technologiques ou le besoin urgent de parvenir à une vraie transformation du curriculum vitae pour améliorer la qualité éducative ; aussi les parents et les soignants   se sont trouvés exigés à réapprendre à se situer dans la perspective de l´enseignement, chose pour laquelle ils n´étaient pas capacités ni habitués dans la plupart des cas, puisqu´ils sont nombreux ceux qui n´ont pas les outils ni le niveau éducatif basique pour accompagner le processus académique de leurs enfants . Ceci a crée du stress  et de la fatigue dans les foyers et même la désertion, surtout dans la population la plus vulnérable.

Même si on a toujours dit que le processus éducatif est un engagement qui concerne autant les institutions  éducatives que les familles, en théorie, jusqu´à avant la pandémie, uniquement la première instance assumait réellement cet engagement. Il faut reconnaitre que la tâche de nous « réinventer » a été assignée autant aux étudiants qu´aux parents et aux éducateurs.

On entend souvent une phrase qu´en son moment fut valable : « nous n´étions pas préparés », mais il est temps de laisser derrière cette justification et de nous armer de passion, de dynamisme et de créativité pour faire face au moment historique qui nous presse. Ce défi suppose reconnaitre le problème structural de l´éducation. La disparité dans les opportunités éducatives et technologiques est claire et c´est une réalité que l´on ne peut pas ignorer, mais nous ne devons pas pour autant écarter la possibilité de concevoir à l´intérieur des institutions éducatives un processus humanisant où la priorité soit former des étudiants résilients, capables de sortir d´eux-mèmes, comprenant la vie en un sens altruiste et conscients du besoin de travailler pour une écologie intégrale.

L´éducation du siècle XXI doit être une éducation qui tende, plus qu´à penser, à apprendre à vivre ensemble.

Des initiatives comme le Pacte Educatif Global, promu par le Pape François, cherchent justement à ouvrir des portes pour que, partant de l´éducation, puissent se créer des processus réels de transformation sociale. Le moment est maintenant. Ne perdons pas l´opportunité de donner une nouvelle signification, en partant des petites actions, à l´ambiance éducatif.

La pandémie nous a mis en face de ce grand défi et, partant de notre être et notre faire  en tant que Tertiaires Capucines, nous avons tous les outils pour donner une réponse cohérente avec l´Évangile  et avec la ténacité de notre Charisme.

Sr. Yuri  Tatiana  Amaya  Mendoza, Tc     

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Que nous l’aimions, que nous l’aimions en vérité

Avec  ces mots, devenus invitation, prononcées par la protagoniste de cet  article, notre sœur Rita White Arango, conclue le vidéo que nous offrons  (préparé par notre  sœur Iria Natalia Ágreda Abreu, avec la collaboration de plusieurs sœurs), où nous recueillons quelques coups de pinceau de la vie de notre sœur Rita, la plus  âgée de notre Congrégation en ce moment, qui fera le 27 juin rien de moins que 109 ans.

Nos mots écrits sont pauvres devant le témoignage  des différentes sœurs qui ont voulu partager quelque chose de ce que la sœur Rita a été dans leurs vies et dans la vie de la Congrégation, c´est pourquoi nous laisserons que les images et les voix  résonnent  et entrent en notre  cœur  reconnaissant envers le Seigneur pour la longue vie de Rita. 

Rita White Arango, qui reçut le nom de Sœur Pilar de Jésus de Manizales à l´entrée dans la vie religieuse, est le fruit de l´amour de Mr Henri et Mme Elise qui, ensemble avec le Seigneur ont fait arriver au monde cette grande femme  le 27 juin 1912 à Manizales, Département de Caldas, Colombie. Elle fut baptisée le 3 juillet de la même année. Les parents de Rita lui donnèrent  une bonne formation humaine et chrétienne ; son éducation fut forgée fondamentalement par la lecture et la compréhension des textes qui lui fournirent un bagage intellectuel admirable pour cette époque là.  

En 1932, Rita sollicita l´entrée dans  notre Congrégation des sœurs Tertiaires  Capucines de la Sainte Famille et le 2 juillet elle initia le Postulat à Yarumal  (Antioquia) suivi du Noviciat à cette même maison, le 29 mars 1933. Elle émit sa première profession le 25 mars 1934, jour dans lequel nous rappelons le mystère de l´Annonciation et le beau geste d´amour de Dieu de  s´incarner et devenir partie de notre humanité. Rita, sans doute, a su imiter son Seigneur tout au long de sa vie avec amour et donation aux autres… Le 22 janvier 1939 elle réalisa sa Profession perpétuelle à Yarumal, offrant au Seigneur tout son être, au service de son Royaume d´amour, dans notre famille religieuse…

Sœur Rita a travaillé la plus part de sa vie comme éducatrice, s´efforçant toujours  de transparaitre chez les  enfants et jeunes, le visage de Jésus Maître, qui accompagne et apprend aux autres l´amour de Dieu… Elle fut une femme attendrissante, laissant en ses élèves une profonde trace de l´amour à l´Eucharistie, à la Vierge Marie, à la Parole de Dieu et un  torrent des valeurs qui ont formés merveilleusement ses élèves  tant du point de vue académique et scientifique que spirituel, les préparant à pouvoir servir la société et  l´Église en  différents domaines.

Dans la vie personnelle de Rita, la prière, l´accompagnement des bons directeurs, la ténacité en tout ce qu´elle se proposait… l´ont aidé à être fervente, honnête, patiente, généreuse, constante, avec sens de responsabilité, prudente, disponible, joyeuse, organisée et elle jouissait d´une mémoire formidable, qu´elle a maintenu jusqu´à dernièrement. Rita a été et est une femme de foi, de dialogue ; passionnée de lecture, elle lisait avec prédilection les Demeures de sainte Thérèse ; elle sut sur-naturaliser l´ordinaire avec une religieuse maîtrise.

De 1934 à 1967, notre Sœur prêta ses services en différentes communautés de Colombie et en 1967 elle est passée au Venezuela, à la (alors) Province « Saint François » , jusqu´au 1991 où elle retourne à nouveau en Colombie, dans sa Province « Saint Joseph ». Rita occupa des postes de responsabilité dans quelques institutions telles que  Directrice dans différentes écoles, Économe  et Administratrice. Elle fut aussi Supérieure dans diverses communautés et aussi Maitresse des  novices, s´efforçant toujours de rendre gloire à Dieu avec tout son être et son faire. Même lorsque ses responsabilités étaient la réception, travaux divers, la bibliothèque et, aujourd´hui, membre de la communauté « Notre Dame de Montiel », de la Province « Notre Dame de la Divine Providence »  comme sœur ainée, Rita est toujours joyeuse et souriante, laissant transparaitre le Dieu vivant qu´elle aime tant…

Nous concluons comme nous avons commencé, demandant au Seigneur qu´Il nous enseigne à l´aimer et à l´aimer en vérité, comme notre sœur Rita nous invitait ; c´est ce qu´elle a essayé de vivre tout au long de sa longue existence.

Heureux anniversaire, Sœur Rita !

 

 

 

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Un homme engagé dans l´accompagnement et la formation des laïcs: Louis Amigó et Ferrer

En tant qu´êtres humains nous découvrons que nous ne pouvons pas cheminer seuls, nous avons besoin des autres pour grandir humaine et spirituellement. C´est ainsi que  nous voyons le besoin de scruter  les chemins  de l´accompagnement  et la formation,  parcourant les processus  qui  mènent  à mûrir la vie quotidienne, comme nous le rappelle le pape François (cf. EG 169).

La tâche de l´accompagnement et de la formation des laïcs peut nous conduire à la tentation de regarder le panorama avec incertitude et désespoir ; mais  l´expérience de Louis Amigó en cette mission, nous remplit de confiance, d´espérance, d´enthousiasme.

 

Et comment réalisa Louis Amigó cette mission ? Découvrons ses recherches, ses succès, ses limitations en cette tâche ; mais surtout, son enthousiasme, persévérance et confiance en Dieu et dans les laïcs, qui sont responsables de leur propre processus et s´engagent à partager la richesse de Jésus-Christ dans leurs vies.

La vision humaine et spirituelle du Père Louis part d´un concept centré dans la dignité de la personne, capable de se laisser transformer et de transformer l´Église et le monde qu´il habite. Nous ne pouvons pas oublier que Louis Amigó s´est formé en sa jeunesse dans quelques mouvements intégrés dans la spiritualité catholique laïque et engagés en un travail de promotion religieuse et sociale : l´École du Christ et la Congrégation de Saint Philipe Neri, raison qui influence  fortement  un apostolat d´accompagnement et de formation des laïcs, qui génère une transformation personnelle et sociale. Ainsi le montre dans ses écrits : «  le  Troisième Ordre est l´œuvre du Seigneur et il a produit une innovation dans l´Église et une transformation complète dans la société » (OCLA 1016-1017).

 

D´ailleurs, « l´homme est crée à l´image et ressemblance de Dieu » (Gn 1,27), et comme tel il a une dignité, celle «  d´être fils de Dieu » (OCLA 1323), c´ est pourquoi il faut travailler toujours dans la formation intégrale de la personne. Puisque, plus qu´une théorie scientifique, psychologique ou éducative, son accompagnement formatif avec les laïcs devient un style de vie qui marque, petit-à-petit, une façon particulière d´être, de vivre et d´évangéliser, se préoccupant d´incarner en sa personne et d´inculquer dans la vie du chrétien, l´engagement baptismal. C´est pourquoi, le Père Louis insista souvent  dans  la richesse, noblesse et dignité qui nous honorent et distinguent les chrétiens, rendus fils de Dieu et héritiers de sa gloire (OCLA 1329).

L´apostolat avec  les laïcs est présent  toujours dans la vie du Père Louis, comme capucin et comme évêque, enraciné dans le quotidien, se laissant illuminer par la pédagogie humaine qui utilisa Jésus avec ses disciples : le respect à la dignité de la personne, l´écoute de la réalité, l´utilisation d´un langage connu, familiarisé, contextualisé ; la lecture et l´interprétation des Écritures, la proximité et l´affection aux personnes.

Il assume depuis sa jeunesse, l´accompagnement comme une constante qui est présente en ses multiples activités formatives, principalement dans les Congrégations du Vénérable Troisième Ordre, les Filles de Marie et les Louis (OCLA 50). Son souci pour la formation des jeunes des deux associations fut orienté vers la vie chrétienne (OCLA 2170), avec  un accompagnement qui surgit comme un impératif dans le chemin de croissance des membres des groupes et avec une sagesse humaine et spirituelle incarnée en son époque, appliquée dans la vie quotidienne et soutenue par un témoignage de vie chrétienne vrai et convainquant.

Dans ce domaine, le sommet eut lieu au début de son ministère comme prêtre, avec sa nomination comme Commissaire du Vénérable Troisième Ordre, le 20 octobre 1881, avec toutes les facultés nécessaires… (cf. OCLA 60-62). La note 39 au pied de page  de OCLA 61, reprend l´avis du P. Melchor de Benisa sur le Père Louis en ce domaine : « Il avait un grand  discernement et œil clinique pour connaître ceux qui désiraient y entrer et il leur recommandait de ne pas  le rendre politique, mais totalement séraphique, étant dans les paroisses, le bras droit du curé… ».

Son  implication totale dans la formation des membres du Troisième Ordre  fut de les conduire à Dieu, partant de son  témoignage de vie ; ainsi témoignent les confrères , qui « le respectaient comme à un homme saint et suivaient ses indications avec diligence et joie ».

Le Père Louis poussa une formation qui  favorise  la ferveur spirituelle des membres des groupes du V.T.O.  qui se « propageaient  rapidement pendant les premières années de la restauration et  qu´ en 1893 ils arrivèrent au nombre de 17.864 les Tertiaires dépendants de la province Capucine de Toledo, de laquelle le Serviteur de Dieu était Définiteur Provincial » (cf. OCLA 62, note 40 au pied de page).

Louis Amigó travailla sans compter dans le progrès  et l´extension du V.T.O. auquel assistait une énorme multitude des fidèles ; l´organisation des groupes contribue fortement à sa croissance, de telle façon qu´ « ils sont arrivés à un nombre considérable des  frères et des sœurs… raison pour laquelle on pensa à fonder des nouvelles Congrégations » (OCLA 61). Il stimula aussi les membres du Troisième Ordre à participer dans des Congrès comme des espaces formatifs de même que dans d´autres célébrations (OCLA 2449).

Pendant son ministère épiscopal  il écrit des Lettres, des Circulaires et des Exhortations apostoliques où il demande à ses prêtres, entre autres, d´accompagner et former la vie chrétienne des « fidèles laïcs » avec zèle apostolique et spirituel, travaillant avec grand zèle et intérêt pour le salut des âmes et pour que Jésus-Christ soit connu et aimé par tous (OCLA 1142-1143) ; le travail sans compter et la restauration de la société qui s´est éloignée de Jésus-Christ ; pour cela il demande aux laïcs des deux sexes, de travailler pour cela puisque ils sont  mieux  écoutés  que les prêtres (OCLA 1147) ; la collaboration avec Jésus Bon Berger pour attirer au bercail les « brebis  égarées », les conduisant au champ de l´Église où elles peuvent se rassasier de la doctrine de Jésus-Christ (OCLA 1136) ; la formation des familles chrétiennes  comme appui  et soutient de la société, fixant les yeux dans le modèle de la Famille de Nazareth (OCLA 1102-1103) ; la lecture de la réalité dès la foi pour discerner les décisions sur les difficultés économiques, sociales, morales et spirituelles qui vivait la société (OCLA 297 ; 1054) ; la promotion et l´avance de la science, dont la source et l´origine est Dieu, comme moyen de progrès des peuples (OCLA 936) ; l´édification de la paix et de la justice qui proviennent de la miséricorde de Dieu (OCLA 656-657) ; la construction d´une société plus humanitaire où les grâces et les faveurs reçus de Dieu doivent s´employer en bénéfice des semblables, puisque le prochain nous devons le considérer comme à  nous-mêmes puisqu´il est notre frère (OCLA 1051). Celles-ci et beaucoup d´autres inquiétudes ont fait de Louis Amigó un homme engagé avec un accompagnement et une formation immergée dans la réalité chrétienne, sociale, politique et économique et en une transformation de la société qui a son fondement dans la charité et dans la doctrine de Jésus-Christ.

En plus de ceci, nous pourrions dire que Louis Amigó fut un homme capable d´apercevoir l´important rôle du laïc dans l´église et dans la société et de valoriser  le besoin de cheminer ensemble en synodalité, comme le rappelle aujourd´hui l´Église, pour construire le Royaume de Dieu. Ainsi le dit dans ces écrits : « les fidèles laïcs sont obligés à travailler chacun selon la sphère de son action, dans la propagation de la foi  pour que les hommes puissent connaître Jésus-Christ, soulignant l´énorme importance de l´apostolat  séculier » (OCLA 1147). Nous constatons que sa relation avec eux, était favorisée par une participation active et responsable dans les événements et les activités organisées, tant dans le domaine spirituel que dans le civil.

 

Aujourd´hui nous, les tertiaires capucines, nous nous sentons poussées à partager avec les laïcs le Don du Charisme (Const. 63), cadeau de l´Esprit pour toute l´Église, et pour l´extension du Royaume ; à promouvoir dès la nouveauté de l´Esprit Saint et du Père Louis un accompagnement formatif comme dynamique procédurale et intégrale, utilisant la pédagogie du Christ Bon Berger, image qui nous parle de l´expérience profonde de Jésus au soin de chacune de ses brebis ; à chercher des chemins qui nous ouvrent à une nouvelle mentalité, à  cheminer ensemble avec les laïcs et  à pousser  différentes formes d´être et de vivre, mues à compassion dès la miséricorde, le dépouillement et l´inclusion.                   

MARÍA ANABELLE CÉSPEDES MORALES, TC

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“Aide-toi et le ciel t´aidera”. Une formation autosoutenable

Depuis le début de la présence de notre Congrégation dans la République Démocratique du Congo, en 1971, concrètement à la Mission Kansenia, il fut prioritaire la création d´un “Foyer” (école-foyer). Le nom du dit Foyer, qui s´est maintenu dans le temps,   est  Kinzala, que l´on peut traduire  comme le foyer qui ne sèche jamais.

Accueillant l´invitation de notre Fondateur, le Père Louis Amigó, d´être toujours ouvertes aux signes des temps pour répondre aux besoins réels des personnes que nous voulons servir, les Sœurs qui ont commencé la mission en notre terre africaine, ont constaté la  précaire situation de la formation des jeunes-filles, raison pour laquelle elles ont mis en marche le Foyer qui existe toujours depuis 50 ans d´histoire.

Le Foyer Kinzala a comme objectif promouvoir intégralement  la femme, offrant aux jeunes-filles une plate-forme où elles-mêmes soient les agents de leur formation, participant activement dans les activités qu’on organise, déployant leurs dons dans la société comme personnes crées à l´image de Dieu, avec le droit à recevoir une éducation adéquate.

Tout ce qui est important a un prix dans la vie. L´éducation est l´une de ces dimensions importantes dans l´existence de chaque personne. Et l´éducation que les jeunes-filles reçoivent au Foyer Kinzala requiert un travail responsable à tout niveau, puisqu´il ne s´agit pas seulement de recevoir des contenus au niveau intellectuel, mais d´une formation pour la vie.

Les jeunes-filles qui accèdent au Foyer, proviennent en grand partie des villages éloignés de la mission et n´ont pas les recours suffisants pour pouvoir payer les dépenses de l´internat. C´est pourquoi que, hier et aujourd´hui, le Foyer lutte pour être auto-soutenable, en créant des stratégies d´autoformation et d´apprentissage, qui sont, en même temps un appui financier pour rendre réalité cette éducation intégrale dont nous parlions.

 

Comme souligne le Père Juan Antonio Vives, tc, en son livre « L´homme qui a mis sa confiance en Dieu », parlant de la méthode amigonienne dans l´éducation des personnes au  style de Jésus, « le jeune est, en définitive, l´agent principal de l´éducation. Des  nombreuses actions éducatives ratent  lorsqu´on ne donne pas le temps à l´élève pour les valoriser et les désirer. Même la meilleure mesure peut devenir pernicieuse et paternaliste, si l´élève n´est pas en condition de la recevoir.  En éducation, il ne suffit pas que l´éducateur cherche  faire le bien, il faut que l´élève désire et accepte ce même bien. Louis Amigó valorise énormément les moments de réflexion de la part de l´élève. Il savait que, uniquement celui qui prenne conscience de sa situation, décide  librement changer ».

 

Au foyer Kinzala nous avons fait de la jeune l´agent principal  de sa formation  et, en plus des cours d´alphabétisation et de culture générale, éducation primaire et secondaire, on les initie de façon pratique à l´économie domestique. On a des espaces pour apprendre la couture et la broderie, on cultive une bonne extension de terrain qui appartient au Foyer et on élève  des animaux pour la consommation domestique, de même que comme moyen de financement  du propre Foyer.

  • Alphabétisation et culture générale. Même s´il est préférable que les filles aient terminé l´école primaire, nous accueillons parfois quelques-unes qui ne savent ni lire ni écrire, puisqu´en certains villages il n´y a pas d´ école. Celles qui prennent conscience du besoin de se former et montrent volonté d´apprendre, nous leurs facilitons l´éducation adéquate à sa réalité et possibilités.  Actuellement il y a un groupe de 10 jeunes en ce groupe qui reçoivent aussi des cours de couture. Trois autres sont en train d´étudier l’éducation primaire et 32 l´éducation sécondaire.   
  • Ateliers de couture et brodérie. Comme nous disions, les filles qui n´ont pas terminé l´école primaire, en plus des cours d´alphabétisation reçoivent une formation pratique apprenant à coudre et à broder pour qu´elles puissent avoir un métier qui les aidera plus tard dans leurs lieux d´origine. Ce qu´elles produisent (nappes, robes, sacs…) est exposé à la vente et le fruit de celle-ci est source d´entrées pour le Foyer pour pouvoir acheter des nouveaux tissus et des matériaux.
  • Travail agricole. La plupart des jeunes ne peuvent pas payer les dépenses de l´internat en espèces. Alors elles cultivent le champ et, en ce moment elles sont en train de travailler trois hectares  pour l´obtention des produits de premier besoin, entre autres : maïs (2 ha.) haricots (demie ha.), arachides-mani et diverses sortes des tubercules (demie ha). et  des légumes qui contribuent à leur alimentation journalière.
  • Élevage des animaux. Les jeunes travaillent à tour de rôle, pour nourrir les cochons, chèvres, poules… et nettoyant  leurs dépendances. Les animaux sont consommés  pour la propre alimentation au Foyer mais aussi ils sont une source de financement. L´argent de leur vente sert à payer d´autre frais communs, des matériaux de couture ou la réalisation des différentes activités qu´on organise, toujours en appui de  la propre formation  des jeunes-filles. Tout le monde le fait avec enthousiasme  et joie.

Pendant tous ces années d´existence, sont passées  par le Foyer un bon nombre des jeunes-filles qui ont appris de la vie et pour la vie. Le manque des recours économiques n´a jamais été un frein qui empêcherait  de suivre leur désir de se former pour aider les autres. Ces femmes ont été des leaders responsables dans leurs villages, dans la société ; elles ont formé des foyers stables et ont appris à d´autres femmes ce qu´elles avaient appris à la sueur de leurs fronts, avec le travail de leurs mains… Expérience vécue d´être auto-soutenables  qui continue à leur servir pour mener de l´avant leurs familles, faisant réalité ce que dit l´adage populaire : « Aide-toi et le ciel t´aidera ».

L´éducation est un droit mais en même temps, c´est un privilège le fait d´apprendre a expérimenter que nous construisons ce chemin d´apprentissage, qui passe par valoriser le prix de la formation. La personne qui a travaillé pour rendre possible sa formation est entreprenante et s´adapte à la réalité de la société, en cherchant toujours  des alternatives pour s´en sortir de tant des situations où l´homme se sent laissé à son propre sort. Pour y parvenir, la conscientisation est un outil vital qui, dans le Foyer Kinzala aide la jeune à prendre conscience de la réalité et à se mettre à l´œuvre, participant pleinement dans toutes les activités proposées.

Nous rendons grâce à Dieu qui accompagne ses fils et ses filles en tout moment. Tout est grâce !

Sr. VIRGINIE  KAZADI  TSHILANDA , TC    

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Au-delà de la religiosité populaire : Marie, reine de Pologne

Lorsque je pense à mon expérience de Dieu, les premiers souvenirs que je garde sont  ceux  de la traditionnelle  Eucharistie dominicale  avec mes parents et mes frères.  Une fois la messe terminée, mon père nous prenait de la main et nous amenait devant l´image de la Mère de Dieu (ainsi appelions-nous à Marie en Pologne, plutôt  que « la Vierge »), Madone Noire, Mère de Dieu de Czestochowa, Reine de Pologne, avec son visage sérieux et deux blessures à la  joue. Je me rappelle  que, enfant, je ne savais pas pour quoi nous nous agenouillions devant cette image sombre et majestueuse, mais il semble que ceci ne dérangeait pas Marie : elle oui, elle sait toujours pourquoi elle nous regarde et nous signale son Fils.  Je suis la sœur Alicja Grzywocz, Tertiaire Capucine, polonaise, et il me fait plaisir de partager avec toi quelques touches du vécu de Marie comme Reine de Pologne.

Même si de Rome à Gniezno -la première capitale de la Pologne- il y a un peu plus de 1500 Km, la foi chrétienne  a traîné presque 1000 ans pour arriver à ces terres slaves. Notre prince Mieszko I fut baptisé en 966 et la première église qu´il ordonna construire avait comme dénomination l´Assomption de la Vierge Marie. Jusqu´aujourd´hui, la Cathédrale de Gniezno -sous les murs de laquelle sont cachées les ruines de cette première église-là-,  est appelée « Mère des églises de Pologne ». Une mère très féconde dont les enfants avaient hérité une vénération très spéciale pour la Mère de Dieu.

Le premier hymne de notre pays fut une prière chantée à la Vierge Marie. Avec elle et le nom de Marie à la bouche, l´armée polonaise initiait ses batailles qui -entre autres motifs, à cause de son emplacement géographique au centre de l´Europe- ont été très nombreuses au long de notre histoire. Ce fut au XVII siècle –aussi dans le contexte de la guerre- quand le Roi de Pologne couronna la Mère de Dieu, l´appelant Reine de Pologne. Ce qui est curieux est que, presque 50 ans avant, la même Vierge demanda d´être ainsi appelée.   L´histoire dit que, un jésuite italien qui priait à Naples vit Marie habillée en Reine et avec l´enfant Jésus en ses bras. Le jésuite avait voulu saluer la Vierge utilisant un titre avec lequel elle n´avait pas encore été vénérée par personne. La Vierge prit l´initiative et lui dit : Pour quoi ne m´appelles-tu pas Reine de Pologne ? J´ adore ce royaume et je vais faire  des grandes choses pour lui, puisque un amour spécial pour moi brûle au dedans de ses fils ». Les jésuites -après avoir examiné soigneusement cette apparition et après avoir été confirmée par l´Église comme vraie -ils ont fait parvenir la nouvelle à notre roi qui avait même reçu le dit jésuite, qui, faisant le pied, est arrivé à Pologne, le Royaume de la Vierge Marie. Dans la tour de l´église de l´Assomption, dans la Place Majeur de Cracovie (alors capitale de  Pologne), on plaça une couronne en signal d´accueil de cette pétition de la Vierge.

Le moment du plus sonné couronnement n´est arrivé qu´après l´invasion de Pologne par la Suède et la Russie (connu comme « l´Inondation suédoise »). Un moment clé de cette guerre fut la défense miraculeuse du monastère de Jasna Góra (La Montagne Claire) à Czestochowa, où été vénéré l´icône de la Madone Noire. Les chroniques racontent qu´un groupe très limité de soldats, après avoir passé la nuit en prière devant l´icône de la Mère de Dieu,  défendit Jasna Góra puisque, Elle lutait avec eux contre une armée beaucoup plus grande. D´autres villes, en écoutant la nouvelle, sont retournées aussi à la bataille avec un courage renouvelé sachant que la Vierge était de leur part. La victoire en Jasna Góra et finalement, en toute la Pologne, conduisit le Roi Casimir à couronner la Vierge comme Reine de Pologne et à prononcer ses vœux au nom de tout son Royaume. La célébration a eu lieu à Lviv (aujourd´hui Ukraine, mais à ce moment-là,  Pologne) en 1656.

Celle-ci  n´a pas été la seule occasion où on a couronné Marie comme Reine de Pologne : ce fait a été répété plus de 50 fois, renouvelant, en différents moments historiques  l´engagement que cela comporte.

Peu d´années après l´indépendance de Pologne (1918) et la II guerre mondiale terminée, ont eu lieu deux jubilés très significatifs : en 1956 se sont accomplis les 300 ans des vœux de Jean Casimir et du couronnement de la Vierge comme Reine de Pologne et en 1966 les 1000 ans du baptême de Pologne. Le cardinale Stefan Wyszynski (très ami de Jean Paul II et dont la béatification aura lieu le mois de juin prochain) proclama des neuvaines de préparation aux dits jubilés. En 1956 toute la nation renouvela les vœux devant l´image de la Mère de Dieu de Czestochowa et commença la préparation du jubilé du millénium  du baptême, où l´une des initiatives fut  le pèlerinage d´une copie de l´image de la Vierge Noire de Czestochowa par les paroisses de Pologne.

Sur ce pèlerinage j´ai entendu parler à beaucoup de personnes  et, même si par mon âge je ne l´ai pas vécu, je peux sentir l´importance de cet événement en Pologne. Le contexte était peu favorable puisque le gouvernement communiste faisait tout son possible pour noyer la foi en Pologne. Pendant 9 ans  on a  réalisé le pèlerinage de l´icône de la Vierge que, toutes les 24 heures changeait de paroisse. Les gens garnissaient  leurs maisons et leurs rues  pour l´arrivée de la Madone Noire, les multitudes priaient jour et nuit devant l´image… Les communistes voyaient que tous leurs efforts pour affaiblir la foi étaient vains, puisque le pèlerinage de la Mère de Dieu de Czestochowa éveillait en tous une force très spéciale. Finalement ils ont décidé  d´arrêter la Vierge… En 1966 peu de temps avant la célébration du millénium du baptême de Pologne, sous prétexte du control du véhicule qui transportait l´icône, ils l´ont pris et ont amené l´image à la cathédrale  de Varsovie, empêchant son passage par les paroisses qui encore allaient recevoir sa Reine. Après le jubilé ils ont mis l´image dans la fenêtre de la sacristie, assurée avec des grilles, et on a interdit son pèlerinage et même si on a essayé de continuer le pèlerinage, une fois de plus les communistes l´ont pris et l´ont amené à Czestochowa où elle est restée pendant 8 ans derrière les grilles, sous vigilance militaire.

Il est surprenant que pendant ces 8 années le pèlerinage a pris une force encore plus grande : ce qu´on transportait d´une paroisse à l´autre c´était … un cadre vide. Les gens continuaient à garnir les maisons et les rues de leurs villages, les églises se remplissaient de gens et tous priaient devant le marc vide  de l´image de sa reine « emprisonnée » et surveillée. Le message est très clair : la foi nous rend libres, pas moyen de l´emprisonner et le peuple polonais réuni devant ce cadre vide de l´icône  de sa Madone Noire, signale à qui veut-il servir, à qui appartient son cœur.

Le monastère de Czestochowa est toujours l´un des lieux les plus importants de Pologne. Chaque année quelques 250.000 personnes quittent leurs villages et leurs villes et cheminent jusqu´à la Madone Noire. Le pèlerinage le plus ancien accomplira bientôt 400 ans de tradition. Pour quelques-uns cela fait plus de 600 Km à pied. Pour ceux qui habitent « sur le chemin » à Czestochowa c´est un pèlerinage d´hospitalité : pendant les mois de juillet et d´aout ils maintiennent les portes de leurs maisons ouvertes  pour loger gratuitement les pèlerins qui vont  présenter leurs intentions et demander la bénédiction à la Reine. D´autres, placent devant leurs maisons des petites tables avec de l´eau, des sucreries, du pain … pour réconforter les pèlerins.

Pour quoi la Vierge de Czestochowa  et non pas une autre image parmi tant des représentations miraculeuses de Marie qu´il y a en Pologne? Peut être, le peuple tant de fois blessé par les guerres et d´autres maux, voit dans le visage triste et coupé par les cicatrices de la Madone Noire, une Reine très capable de comprendre et partager  la souffrance… Peut-être, en regardant cet icône il se rappelle la bataille victorieuse malgré la magnitude de l´ennemi et il retrouve l´espérance dans ses batailles quotidiennes ou, peut-être, la Mère de Dieu avec l´enfant Jésus en ses bras, inspire une prière, la plus simple et pleine de confiance : « Madone, Madone Noire, qu´il est beau d´être ton fils ; permets-moi, Madone Noire, de me cacher dans tes bras », comme dit l´un des chants.

Tous les jours à 21,00h, devant l´icône de la Reine de Pologne, en Czestochowa, mais aussi dans de milliers de familles que s´unissent dès leurs maisons, spirituellement, avec Jasna Góra, on prie : Appel Jasnogórski »- « Appellation de la Montagne Claire ». C´est une prière pour « rendre comptes » à la Reine du jour vécu et lui demander sa bénédiction pour la nuit et le lendemain. Souvent on termine avec une prière chantée : « Marie, Reine de Pologne, près de toi  je suis sûr, je remémore, je veille ». La dernière fois que j´ai pu le vivre à Czestochowa, après avoir fait à pied les 100 Km.  de distance entre Jasna Góra et ma paroisse de naissance, j´ai compris que, peut-être, plus que dire nous, comme peuple polonais, « je suis près de toi, je remémore, je veille », c´est notre Reine qui nous le dit à nous. Sa présence en Pologne se respire à chaque pas ; en aucun moment elle a oublié  ce peuple qu´elle a choisi, elle-même pour être sa Reine et, comme chaque mère, jour et nuit, elle veille, attentive toujours, sur ses fils et ses filles.

Où que tu sois, tôt ou tard  mais certainement, tu rencontreras la Madone Noire, Reine de Pologne, puisque son peuple la porte toujours avec  lui. Tu vas le prier aussi comme nous : « Madone, Madone Noire, qu´il est beau d´être ton fils, permets-moi, Madone Noire, de me cacher dans tes bras ». Et je voudrais bien que tu écoute en ton cœur sa réponse : « je suis avec toi, je remémore, je veille ».  

Sr. ALICJA GRZYWOCZ, TC

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En famille… joyeux dans le Seigneur

Deux mois après le début de l´Année “Famille Joie de l´Amour”, acceptée avec illusion dans beaucoup des coins du monde, nous retournons notre regard vers nos expériences de vie familiale. Nous découvrons que nous avons vécu des moments très joyeux qui nous ont fait jouir du travail, le repos, les rencontres …, nous avions appris même à être joyeuses au milieu des difficultés. Les uns aux autres, nous nous passons cette joie, cette ouverture du cœur qui est source de bonheur parce que « il y a plus de joie en donnant qu´en recevant » (Ac 20,35) et c´est justement ce que l´Année de la Famille prétend, que nous grandissions dans la joie d´aimer et que nous soyons des missionnaires de la joie. Qu´à la fin de cette année consacrée à la famille, nous puissions constater que nous avons grandi dans la joie qui donne l´amour vrai. 

Nous reconnaissons aussi qu´en certains moments la tristesse nous a envahi et nous avons même contaminé l´ambiance de négativisme, de manque de force de caractère, et nous sommes presque parvenus à des ruptures familiales. Le conflit ne peut être ignoré ou dissimulé. Mais si nous restons attrapés en lui, nous perdons  perspective, les horizons se limitent et la réalité même reste fragmentée (EG 226).

Entrons, pied nu, à notre réalité, puisque c´est terre sacrée (Ex 3,5), avec le regard toujours en Dieu qui est joyeux. Ce Dieu joyeux habite en nous.

Dieu donne joie à notre cœur : « Tu as donné à mon cœur plus de joie que lorsqu´ils abondent de blé et de vin nouveau » (Ps 4,7). La joie nait dans le cœur de Dieu. Il n´est pas triste ni mélancolique. C´est pourquoi, nous  qui  aimons  Dieu, nous avons le même sentir et nous nous réjouissons avec Lui, « mais, qu´ils se réjouissent ceux qui aiment ton nom » (Ps 5,11).

Et Dieu se réjouisse en sa Création. La Création de Dieu reflète la joie du Créateur : « Les plaines du désert sont abreuvées, et les collines sont ceintes d´allégresse » (Ps 65,12). La Parole de Dieu nous invite à nous unir à elle et à nous réjouir avec elle, à chanter joyeux en élevant la voix et en applaudissant : « Chantez joyeux au Seigneur, terre entière » (Ps 95:1).

Comme partie de cette Création, nous nous réjouissons aussi : « Que mon âme se réjouisse dans le Seigneur, que les malheureux écoutent et se réjouissent » (Ps 34,2) ; « Poussons des cris de joie vers le rocher de notre salut » (Ps 95,1). Avec Jésus la joie nait et renait toujours, nous sommes libérés du péché et de la tristesse, du vide intérieur et de l´isolement (cf. EG 1). Saint Paul VI nous disait : « Personne est exclu de la joie apportée par le Seigneur » (Exhort. Apost. Gaudete in Domino, 22).

Le grand risque de notre temps, avec  son accablante offerte de consumérisme, est la tristesse individualiste qui jaillit d´un cœur commode, où il n´y a pas d´espace pour les autres, où on n´écoute pas Dieu, où on ne jouit pas « la douce joie de son amour » (cf. EG 2).

« Chantez joyeux Dieu, habitants de la terre » (Ps 100,1). Il s´agit d´une affaire personnelle et familiale.

En notre maison commune,  la nature, blessée et meurtrie, vit la famille humaine ou famille de l´humanité, un niveau plus ample de famille qui expérimente aussi  au-dedans des blessures qui la  déchirent et la désunissent.  De là que  le défi urgent de  protéger notre maison commune inclue le souci d´unir toute la famille humaine dans la recherche d´un développement soutenable et intégral » (LS 13).

Les meilleures pratiques écologiques requièrent la collaboration de tous  et de chacun des membres de la famille. Le consumérisme sans mesure qui nous affecte aujourd´hui, est une cause importante d´une contamination de premier ordre de laquelle nous nous plaignons tous, sans méditer que chacun de nous, se contamine individuellement, sans mesurer les conséquences familiales, groupales, et sociales qui, en tant que individus nous apportons.

Chaque année, l´ONU nous invite lors de la Journée internationale de la famille, le 15 mai, à approfondir l´un des objectifs du développement soutenable.   Cette année 2021 le thème est l´objectif nº 13 : « Action pour le climat qui met  le centre d´attention dans les familles et les politiques familiales pour adopter des mesures urgentes pour combattre le changement climatique et ses effets » .

L´ONU nous invite à prêter attention, entre autres, aux objectifs suivants :

  • Améliorer l´éducation, la sensibilisation et la capacité humaine et institutionnelle pour réduire les effets de ce changement climatique.
  • Renforcer la résilience et la capacité d´adaptation aux risques, en relation avec le climat et les catastrophes naturelles dans les différents pays.

Quelques tâches pouvaient être : Consommer  le nécessaire, jouir de l´air libre et de nos espaces libres, nos plantes ornementales  nombreuses ou peu nombreuses. Maintenir propres et accueillants nos espaces dans la maison. Nous méritons des lieux propres où nous sommes enchantés d´y rester. Utiliser le nécessaire ; peut être nous possédons des choses dont un autre en a besoin.

Finalement, ce que nous avons, nous devons le maintenir de telle façon qu´il nous soit utile et nous plaise, et aussi qu´il fasse se sentir bien aux autres. Es-tu d´accord ?  MOI, JE ME POINTE  ET JE T´INVITE À TE POINTER.

Il nous reste la tâche de concrétiser des actions pour entreprendre comme famille ce défi, invitant à nos voisins à faire de même. Nous construirons ainsi des familles joyeuses dans l´amour quotidien, jouissant de l’espace que nous habitons. Les voisins se sentiront bien aussi. Le Pape François nous invite à être des bons voisins : « L´esprit du voisinage où chacun sent spontanément le devoir d´accompagner et  d´aider le voisin (…) où on vit des relations de proximité avec des notes de gratuité, solidarité et réciprocité, partant d´un « nous » qui englobe tout le quartier (FT nº 152)

Pour terminer, ce même mois de mai nous célébrons la Pentecôte. Nous avons besoin de la chaleur, du feu de l´Esprit pour la transformation de nos familles. Il travaille en nous pour mener de l´avant  nos tâches. Ainsi l´ont expérimenté des nombreux priants. En eux  bat une vie différente, leur regard voit plus loin, et ceci peut se produire aussi en nous.

La première tâche des chrétiens est de maintenir vivant le feu que Jésus est venu apporter à la terre, l´AMOUR. Sans le feu de l’Esprit, la tristesse remplace la JOIE, la coutume remplace l´amour. Le service se transforme en esclavage. L´Esprit Saint nous fait expérimenter la JOIE émouvante d´être aimés par Dieu (Catéchèse du Pape François, le 17-3-2021). Et qui se sent aimé, aime et aime avec joie.

Sr. BERTA MARÍA PORRAS FALLAS, TC

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Biodiversité

Origine du concept de “biodiversité ”et sa commémoration le 22 mai

Le soin de la création, n´obéit pas uniquement à des raisons pratiques comme l´engagement avec  les  générations  futures ; les raisons plus profondes sont  d´ordre théologique. La création est l´œuvre de l´Esprit Saint et on ne peut pas détruire une œuvre, sans offenser son auteur (Rainiero  Cantalamessa. Viens Esprit Créateur).

Le thème qui  nous occupe aujourd´hui est la « biodiversité », expression qui s´origine dans le domaine scientifique mais qui, rapidement éveille l´intérêt dans  les domaines philosophiques, sociaux, politiques et religieux, qui s´intéressent pour la conservation de la diversité biologique, par la peur qui cause la perte irréversible des ambiances naturelles, mettant en danger la base de l´existence humaine.

L´ONU cherche des solutions  et dans la Conférence Scientifique des Nations Unies à New York (1949), on traite le thème « Conservation et Utilisation des Recours », mais l´intérêt se centre dans l´adéquation des recours naturels aux besoins du développement économique et social, sans s´occuper de sa conservation.

Le premier sommet  pour la terre, s´est produit dans la « Conférence d´Stockholm sur le moyen humain » (1972). En elle on étudie le besoin de préserver la terre, la flore, la faune et les écosystèmes naturels, évitant leur épuisement, en pensant au bénéfice des générations présentes et futures. En leur Déclaration, on énonce les principes pour la conservation du moyen humain, on formule les recommandations pour l´ action environnemental internationale et on prévient les gouvernements qu´ils  doivent prendre les mesures nécessaires  pour le control des activités qui puissent provoquer des dangers atmosphériques  et leurs répercussions sur le climat. Pour l´accomplissement de leur déclaration, on créa  le Programme des Nations Unies pour l´Environnement PNUMA, la plus grande autorité environnementale  au niveau mondial.

Le concept de biodiversité est le résultat de plusieurs études réalisées par Thomas Lovejoy (1980), Président du Centre de Biodiversité de l´Amazonie, professeur universitaire et membre principal de la Fondation des Nations Unies, et par Norse et McManus (1996), où on emploie l´expression « diversité biologique », lorsqu´on se réfère à la variété des espèces, y incluant la diversité génétique et écho systémique. Ce fut Walter G. Rosen (1985) qui, pour la première fois employa l´expression « biodiversité » dans le Forum National sur la Diversité Biologique, célébré à Washington, pour parler de la variété de la vie sur la terre, à tous les niveaux, depuis la génétique jusqu´aux différents biomes.  Expression qui s´est rendue populaire dans les mémoires de l´événement, publiées par Edward O. Wilson, professeur de l´Université de Harvard.

Sur ces études s´appuie la Convention de la Diversité Biologique, Río (1992) qui étudie le problème de la production des matériaux toxiques  et contaminants, de l´eau potable et de la production des énergies propres. Il synthétise le concept de « Diversité biologique » comme la variabilité des organismes vivants de n´importe quelle source, y incluant les écosystèmes terrestres et marins et autres écosystèmes aquatiques  et les complexes écologiques  dont ils font partie.  Une des plus grandes réussites de la convention est le l´Accord sur la Diversité Biologique, qui obtient que le thème de la biodiversité fasse partie des agendas politiques des pays qui le signent, pas seulement en ce qui concerne le développement, mais aussi dans le soin de l´environnement, tenant compte que le futur de la biodiversité  dépend autant des  processus biologiques, que des processus socioculturels. Cette Convention  est un traité international juridiquement  contraignante, dont le texte fut approuvé le 22 mai 1992.

D´ailleurs, le Sommet du Millénaire, s´est réuni en septembre 2000, au siège de l´ONU à New York, pour approuver la Déclaration du millénaire et ses huit objectifs pour les travailler jusqu´au 2015, en tant que  valeurs de l´ONU : la paix, la sécurité et le désarmement ; l´éradication de la pauvreté ; la protection de l´entourage commun ; les droits humains ; la démocratie et le bon gouvernement ; la protection des personnes vulnérables ; l´attention aux besoins de l´Afrique et le renforcement de l´ONU.

Dans ce sommet, l´Organisation des Nations Unies, le 20 décembre 2000, pour commémorer le jour où on avait approuvé la Convention sur la Diversité Biologique, déclara le 22 mai, Journée Mondiale de la Biodiversité, avec le propos de répandre la signification et la valeur de la diversité biologique (espèces et écosystèmes) dans la vie humaine. Date signalée comme opportunité pour sensibiliser les gouvernements, les medias et le publique en général, sur les problèmes d´intérêt commun qui ne sont pas encore résolus et qui demandent la mise en marche des mesures politiques concrètes.

Les réussites atteintes  par la Convention de la Diversité Biologique dans les différents sommets sont nombreuses : à Nagoya (2015), le Plan Stratégique pour le Décennie 2011-2020 ; à Cancun (2016), le Programme des Nations Unies pour l´Environnement et à Kunming (2021), le Sommet de l´adaptation climatique et  leurs efforts pour terminer avec le COVID 19.

On a encore des dettes avec la planète qui attendent, puisque si l´on blesse l´écosystème, celui-ci ne peut offrir le bien-être attendu et apparaissent les épidémies zoonotiques, en  relation avec les maladies de l´écosystème. La biodiversité est en danger et, la protéger, est l´engagement de tous, en faisant un usage conscient de ses recours, générant des mesures de protection, puisque c´est d´elle que l´on reçoit chaque jour des innombrables bénéfices, souvent inaperçus. Par exemple :

Les abeilles et les colibris pollinisent : sème  des plantes qui produisent des fleurs pour qu´ils s´alimentent. Les forets règlent la température et les plantes génèrent de l´oxygène : sème des arbres, ils produiront de l´oxygène et ton entourage sera plus frais. Les récifs hébergent la quatrième partie des espèces marines, protègent les côtes de la houle, des tempêtes  et des tsunamis : soigne les côtes et les plages, évite des produits  jetables, rien d´icopor ou plastique.

Les mangroves capturent le dioxyde de carbone : protège-les si tu a le privilège de vivre près d´eux. Grand merci.

SOEUR LIGIA INÉS PÉREZ ARANGO, TC